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"Les travaux concomittants" par B.LASSERE de Sud Ouest

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CUB. — La deuxième phase du tramway et les travaux concomitants ont dominé la séance d’hier matin

Pas touche aux concomitants ! : Benoît Lasserre

L’extension de la ligne A du tramway, avenue Jean-Zay à Cenon, s’accompagnera de l’aménagement du parvis Jean-Zay et du carrefour Dubedout-Clémenceau
PHOTO CLAUDE PETIT

Les habitués du Conseil de communauté urbaine vous le diront : c’est souvent le débat qui n’est pas inscrit à l’ordre du jour qui monopolise le plus les chronomètres. Ce fut le cas hier matin avec près d’une heure d’interventions sur la décision d’Alain Juppé et de ses vice-présidents de ne pas supprimer l’alimentation par le sol pour en revenir aux caténaires.
Une décision justifiée par le président de la CUB qui, tout en remettant Alstom devant ses responsabilités techniques, rappelle que les retards du tram peuvent être dûs à d’autres causes que les boîtiers électriques. Avant-hier, par exemple, c’est un chien errant particulièrement agressif qui se trouvait dans une rame de la ligne B qu’il a fallu immobiliser pendant un quart d’heure, le temps de parvenir à faire descendre l’animal.

Les caténaires plus chers que l’APS. Un discours qui ne convainc pas ses opposants bordelais, Jacques Respaud (PS) et Pierre Hurmic (Verts) pour qui, suite « à la dérobade de l’Etat sur la deuxième phase », il faut tailler dans les secteurs APS, y compris l’extension de la ligne A entre Mériadeck et Pellegrin. « Les travaux sont en cours. Ca coûterait plus cher de les arrêter et de mettre des caténaires » répond Alain Juppé.
De son côté, le Mérignacais Gérard Chausset (Verts) se plaint de « la dégradation permanente du réseau qui n’est pas seulement due aux hoquets du tramway. Ce qui se passe démontre la faiblesse de la culture des transports en commun dans notre agglomération. »
Gérard Chausset met en cause la restructuration des lignes de bus, notamment la ligne 50 qui laisse les Mérignacais trop loin du tramway. « C’est un abcès de fixation, réplique Alain Juppé. La rue Michelet est à 148 mètres de la place Gambetta. Pierre Brana l’a mesuré lui-même. En tout cas, il n’est pas question qu’il y ait encore des bus qui arrivent aux Quinconces. Il y en a déjà un millier par jour et les riverains se plaignent. Quant à la soit-disante désaffection des usagers, c’est une contre-vérité. Nous en sommes à 92 000 voyageurs par jour dans le tramway. »
Gérard Chausset reviendra plus tard à la charge, cette fois sur l’extendion des travaux concomitants pour la deuxième phase. Un programme qui s’élève à plus de 26 ME, dont 4,4 ME pour la place Ravesies et 3,6 ME pour Mérignac.

« Bordeaux s’est gavée ». C’est d’abord son colistier Pierre Hurmic qui, comme pour l’APS, réclame des économies. « Plus de 4 ME pour la place Ravesies, est-ce bien nécessaire ? » Gérard Chausset enfonce le clou et fait sortir Alain Juppé de ses gonds. « La ville de Bordeaux s’est gavée sur les travaux concomitants de la première phase. Qu’est ce qu’on va faire place Ravesies ? Y installer un Arc-de-Triomphe ? »
« Le gavage s’applique aux oies, pas aux Bordelais », répond Alain Juppé qui qualifie de « sotte » l’intervention de Gérard Chausset. « Nous nous sommes engagés à ce que les travaux concomitants de la deuxième phase soient à la hauteur de la première et je ne suis pas certain que les maires seront d’accord avec la proposition de M. Hurmic. Si vous ne voulez pas qu’on fasse la place Ravesies, très bien, elle sera paralysée par le trafic et vous viendrez protester. »
Jacques Respaud prend à son tour la parole. « Comment le maire de Bordeaux peut-il accepter que des travaux concomitants ayant disparu de la première phase ne réapparaissent pas dans la seconde ? » « Ici, on me demande de faire des économies, là, on me reproche d’en faire. Je bois du petit lait » s’exclame Alain Juppé.
Une boisson qui n’est pas celle des jours de fête, comme une inauguration par exemple. En tout cas, le communiste Max Guichard, frappé par l’affluence dans le tramway les 18, 19 et 20 septembre, a suggéré de renouveler régulièrement la gratuité totale. « Bonne idée, lance Alain Juppé, un brin sarcastique. On n’a qu’à inaugurer le tramway tous les mois. »

Juppé : « il n’est pas question qu’il y ait encore des bus qui arrivent aux Quinconces. Il y en a déjà un millier par jour »

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