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Le tracé ne bougera pas

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Mérignac
Le tracé ne bougera pas
La CUB a organisé lundi soir une réunion publique pour expliquer le choix des élus, dans une ambiance maîtrisée.

Devant une salle comble, Gérard Chausset n’a pas laissé déraper les débats. PHOTO O.D.
Cible favorite des associations hostiles au tracé, le maire a habilement esquivé, lundi soir, la réunion publique organisée par la Communauté urbaine (1). Son adjoint Gérard Chausset, également vice-président de la CUB délégué aux transports de demain, était chargé de le représenter.
Distribution de tracts
Cadeau empoisonné d’un socialiste à un responsable d’Europe-Écologie-Les Verts qui se verrait bien un jour (le moins lointain possible) dans le fauteuil de premier magistrat ? Une chose est sûre, Gérard Chausset se savait attendu. La teneur des tracts distribués le jour même en attestait. Extrait : « Cette ultime réunion est notre dernière chance pour nous faire entendre. Ne la ratons pas et surtout, ne les ratons pas car, croyez-nous, avec les enjeux que comporte le terrain Yser, ils ne nous rateront pas », clament l’Alcy et les autres associations de locataires.
Accompagné de renforts, l’élu a fait front… sans dégainer le casque lourd. Il désamorce les premières colères en dressant le contexte général. Car cette réunion du 13 décembre vient au terme d’un long processus : concertation, enquête publique, avis favorable du commissaire enquêteur et validation en conseil communautaire. En clair, les dés sont déjà jetés.
Pourquoi ne pas avoir privilégié au départ l’axe de l’Yser ? « Cela tient à l’histoire du projet. En 2005, la Ville avait des choix à faire mais elle n’était pas dans le même tempo que la CUB », argumente l’élu. Il cite la rénovation de la place Charles-de-Gaulle, la réalisation de la médiathèque et la requalification de l’avenue Yser. « À l’époque, la troisième phase du tram n’était pas arrêtée. Pas plus que la création d’une ligne D sur le quadrant nord-ouest. »
S’agissant de Mérignac, les jeux étaient ouverts. Prévu initialement devant le cinéma, le terminus fut décalé pour préserver deux possibilités : un départ tout droit ou bifurquant par l’avenue De-Lattre-de- Tassigny.
Cohabitation difficile
Finalement, les élus ont opté pour le virage… à gauche. L’extension serpentera donc sur 3,3 km vers les Pins. Le tramway franchira la rocade, à hauteur de l’échangeur 9, avec un terminus aux portes de l’Aéroparc. Dans la salle, beaucoup prédisent une cohabitation difficile avec la circulation automobile. Et ce, malgré la réalisation d’une passerelle dédiée. Pour Gérard Chausset, « le tramway n’a pas vocation à interdire la voiture, mais il doit prendre toute sa place ».
Le coût de l’extension atteint 60 millions d’euros. Le détour par Utrillo, tant décrié par les riverains d’Yser, coûtera à lui seul 4, 5 millions d’euros. D’aucuns auraient préféré un parcours longeant le Pin Galant, la Maison des associations et la mairie. « Utrillo est un choix politique motivé par un projet de développement social », revendique Gérard Chausset. Programmes de densification, le mot est lâché. Plusieurs sites sont concernés : Les Ardillos, terrain Cipolli, cité Yser. Des riverains envisagent cette perspective avec inquiétude. Autre avantage, la variante Utrillo sacrifierait moins d’arbres. « Par Tassigny, le premier rideau végétal du parc du Vivier est condamné et le système racinaire du second rideau est touché. »
Les représentants du groupement Tisya confirment, en revanche, la disparition de 80 places de stationnement. À charge pour Domofrance de les restituer via l’indemnisation qu’elle percevra. S’agissant des nuisances sonores attendues, « des mesures seront effectuées avant et après travaux. Elles donneront lieu à des aménagements si nécessaire. » L’argument ne lève pas le scepticisme. En amont du Pin Galant, avenue de Tassigny, le maître d’œuvre justifie le passage du tramway côté sud pour des raisons de sécurité. Il s’agit d’éviter les conflits éventuels avec les automobiles et de préserver la continuité des pistes cyclables. Ce choix condamne par contre les entrées et sorties de la résidence La Chênaie. La circulation sera reportée rue Pont-de-Madame. Qu’adviendra-t-il lors des soirées de spectacle au Pin Galant ? Plusieurs craignent l’anarchie. Pour sa part, Gérard Chausset fait confiance à l’attractivité du tramway.
(1) Le maire avait reçu il y a quelques jours ces mêmes associations en mairie pour expliquer les choix de la mairie.

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