Back to top

La course au Vélib un article de Sud Ouest de J ROUSSET

Accueil » La course au Vélib un article de Sud Ouest de J ROUSSET

TRANSPORT. —Alors que la mairie de Bordeaux travaille sur l’implantation de 800 vélos en libre-service, la CUB étudie ce matin en bureau un autre système

La course au Vélib :Julien Rousset

Des vélos en libre-service, c’est gratuit pour l’usager, mais coûteux pour la collectivité. « De deux à quatre millions d’euros par an, selon l’ampleur du dispositif », estime une étude de la communauté urbaine.
Paris et Lyon ont innové en facturant ce service au groupe de publicité Decaux, en contrepartie du marché de l’affichage municipal. Bordeaux étudie une piste similaire : la ville a voté lors du dernier Conseil municipal deux appels d’offres, le premier liant les vélos au marché du mobilier publicitaire, à la parisienne, tandis que le second propose deux prestataires distincts, l’un pour le vélo, l’autre pour la pub (1). Objectif, dans les deux cas : 800 bicyclettes sur 80 stations d’ici l’été.
Une annonce qui tombe à pic, à quatre mois des municipales. Lesquelles coïncident avec le renouvellement du marché de l’affichage, prévu au printemps.

Été 2008 contre janvier 2009. Aussitôt rendue publique, cette décision bordelaise a suscité la colère d’élus communautaires. La délibération a pourtant été votée en conseil municipal à l’unanimité, tous groupes confondus. Mais des personnalités de la CUB, notamment le Vert Gérard Chausset, reprochent à Alain Juppé de court-circuiter, pour des raisons électorales, un projet par ailleurs à l’étude à l’échelle de l’agglo.
Lequel projet, à l’horizon 2009, fait son retour dès aujourd’hui dans l’agenda intercommunal. Le bureau, qui réunit tous les maires de la CUB, étudiera en effet un « plan vélo d’agglomération » conçu sur trois étages : une offre de prêts de vélos sur de longues durées (un mois à un an), des prêts sur moyenne durée (de la journée à la semaine), prêts qui pourraient être gérés par une entreprise d’insertion, et des prêts de courte durée, pour quelques heures, façon Vélibs. Sauf que, dans cette hypothèse, les vélos seraient confiés non pas à un groupe de pub, mais au futur opérateur des bus et des trams, qui doit être désigné, à la faveur d’une délégation de service public, début 2009. « Mon souci en tant que président de la CUB, c’est de voir comment cette offre peut exister pour l’ensemble des habitants de l’agglo, a expliqué hier soir Vincent Feltesse. On constate aussi que l’une des limites des systèmes existant par ailleurs, c’est qu’ils ne dépassent pas la ville-centre. »
Bref, Vélibs de la CUB versus Vélibs de la mairie de Bordeaux : deux projets pédalent pour l’instant en parallèle, dans un contexte de précampagne électorale. Au risque d’aboutir, dans la pire des hypothèses, à deux services incompatibles. Les Bordelais pourraient, par exemple, ne pas pouvoir, avec leur abonnement, utiliser les deux-roues de la CUB. Et inversement.
« La mairie attend ce bureau avant de prendre position. On est quand même soucieux qu’il y ait une coordination, estime Michel Duchène, adjoint à la ville de Bordeaux. Le problème, c’est que la CUB a déjà perdu beaucoup de temps, et nous demande d’attendre encore plus d’un an ! »
Michel Duchène fait référence à une première tentative d’implantation de vélos en libre-service. En décembre 2004, la société Clear Channel avait remporté l’appel d’offres sur les abris bus de l’agglo, et la prestation de prêt de vélos figurait, au conditionnel, dans le contrat la liant à la Communauté urbaine. Mais le système proposé par Clear Channel avait été jugé trop cher et reposait sur des stations automatiques, option repoussée à l’époque par la CUB, qui finalement s’y résout aujourd’hui. Pour les prêts à courte durée en tout cas. « Cette décision de renoncer avait été prise en bureau à l’unanimité », précise Vincent Feltesse.
(1) La délibération est contestée au tribunal administratif par Stéphane Pusateri, président de l’association de riverains, qui juge qu’elle est illégale car elle mêle deux appels.

Partager