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l’appel de Daniel Cohn Bendit séduit les Verts revue de presse et contribution personnelle

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Alternative et espoir

Contribution au conseil départemental des Verts Gironde.

Je tiens d’abord à dire ici que je soutiens l’accord qui a été signé. Je remercie aussi les têtes de listes, les candidats et l’équipe de campagne qui ont fait le maximum.

Avec un score de 9,75 %, le résultat est évidemment une déception.

Depuis une semaine, le résultat et l’accord électoral génèrent multiples mails et réactions.

Je lis beaucoup de réactions qui s’en prennent notamment à notre secrétaire Régionale Laure CURVALE, victime expiatoire. Je rappelle que l’accord a été signé par la tête de liste Régionale, que je soutiens également. Cet accord est de la responsabilité de l’ensemble des négociateurs et non de la seule Secrétaire Régionale au demeurant.

Je rappelle également que les ingrédients qui ont fait notre succès aux Européennes sont les mêmes qui ont été utilisés lors des Régionales.
Les procédures de démocraties internes et de désignation ont été au moins aussi respectées, voire plus.
La différence entre les deux élections c’est que la première concernait au final peu de personnes éligibles. L’inquiétude première d’Europe Ecologie s’est transformée en divine surprise en Juin 2009. Cette divine surprise a suscitée elle même des espoirs et des inquiétudes pour de nombreuses personnes, toutes légitimes à des degrés divers. Verts, non verts, associatifs, eco syndicalistes, femmes, élus sortants, aspirants, jeunes, expérimentés, militants écolo méritants, etc autant de critères qu’il fallait prendre en compte et faire entrer dans le « shaker » de la démocratie « Europe Ecologienne » à inventer.

Au bout du compte on peut faire le bilan : 10 élus, paritaires, homme femmes, verts non verts. 3 sortants retrouvent leurs postes, 4 ne le retrouvent pas. L’ensemble des sensibilités vertes sont présentes à parts égales, puisque les autonomes ont soutenus Alice du Pays Basque. La tendance OAI, majoritaire, en Gironde et en Aquitaine, paie un lourd tribu puisque Claire Le Lann et Jean Lissar ne sont plus élus, seule Bérenice en Dordogne. L’aile gauche de l’écologie, « noniste » et soutien de José Bové aux présidentielles est bien présente ainsi que les régionalistes ou associatifs. Grosso modo on peut dire que le spectre de la mouvance écolo citoyenne alternative est représenté. Au final, dix élus composent un groupe largement renouvelé, équilibré au niveau des sensibilités politiques de l’écologie mais aussi au niveau des classes d’age, Peggy Kançal sera la benjamine de l’assemblée.
Certains y voient un déni de démocratie, on peut y voir aussi un tour de force politique dans le respect du mandat de départ, l’équilibre Europe Ecologie.

Se pose bien sûr le problème des Landes et du Lot et Garonne qui s’estiment lésé dans l’affaire. En ce qui concerne les Landes, ce qui est arrivé n’est pas une surprise mais la conséquence du processus de fonctionnement de ce groupe départemental qui comprend tout juste une vingtaine d’adhérents. J’avais alerté personnellement sur ce point lors de l’AG Régionale. D’autre part la difficulté en cas de fusion était connue.
En ce qui concerne la décision pour le Lot et Garonne, elle est de la responsabilité du groupe des négociateurs qui a jugé au final prioritaire les équilibres d’Europe Ecologie dans l’attribution surprise d’un poste supplémentaire à la reconduction de Rose Marie Schmitt.
Il semble bien sûr que la pilule soit difficile à avaler. Comme souvent on met en avant l’absence de démocratie interne, et en cause les personnes qui ont négocié.

Faire le choix, courageux, du 50/50 vert/ non vert, choix qui n’a pas été le cas dans toutes les régions, était forcément une source de difficulté qui laisse sur le côté des élus sortants qui estiment avoir fait leur travail et souhaitaient repartir en toute légitimité. Mais également, un choix qui a fermé la porte à des militants qui aspiraient à juste titre que leur tour était venu d’être élu, nous avons le cas de plusieurs d’entre eux en Gironde. Ceci pose d’emblée la question du fonctionnement d’Europe Ecologie et la nécessaire refonte d’un mouvement écologiste unifié dans ces décisions et ces grands choix ou un adhérent égale une voix.

Le débat est lancé. Pour ma part après vingt ans d’appartenance aux VERTS, je pense qu’il faut inventer une nouvelle organisation qui comprend les Verts mais qui les dépasse structurellement.

Mais le débat sur la démocratie interne ne doit pas servir à esquiver le débat sur le contenu politique de cette campagne.

Avec 2 ou 3 mille voix de plus nous aurions eu un ou deux élus supplémentaires et les difficultés décrites précédemment n’existeraient quasiment pas.
Alors il faut bien sur se poser la question pourquoi il nous a manqué ces 2 ou 3 points qui auraient tout changé ?

En ce qui me concerne je vois une succession d’événements qui sont venus affaiblir notre campagne.

La candidature de Noël MAMERE, souhaitée et sa prise de décision tardive avec la proposition de Marie BOVE a créé un double trouble. La figure emblématique de l’écologie en Aquitaine, renonçait, même symboliquement, à conquérir la Région face à un socialiste.
Le choix de Marie BOVE créait d’emblée une polémique et une fracture au sein de notre nébuleuse. Nous passions d’un candidat souhaité à une candidate controversée, qui avait signé pour la création de la LGV, à l’inverse de ce qui deviendrait le point de clivage de la campagne.

A partir de là, le « fruit du succès n’était pas dans le vert ». Il s’en est suivi toute une dramaturgie dont on connaît les conséquences aujourd’hui.

La candidature Marie BOVE n’a pas eu l’effet escompté. Chacun ira de ses propres commentaires et explications.

Cette séquence a compromis le démarrage de la campagne et n’a pas été compensée par la lisibilité du projet qui a été phagocytée par la LGV. La LGV a occupé tout l’espace, en apportant un clivage dans une campagne où on attendait de nous des propositions pour 2014 qui furent étouffées.
Notre position qui a été perçue au final, totalement anti- LGV, sans nuances aucune, ne nous a pas aidé.
Si on peut se réjouir de notre progression à Aiguemortes ou à Saint Symphorien, a-t-elle compensé par ailleurs les atermoiements de nos sympathisants pour qui notre position était incompréhensible ? Nous avons progressé là où il n’ y avait peu d’électeurs pour perdre de l’influence là où nous avions du potentiel.

Loin de moi d’être un chantre des infrastructures. Il ne faut pas nier la difficulté du sujet. Mais nous avons au moins mal expliqué et mal été compris. Nos documents de campagne sur ce sujet étaient absolument sans nuances. Aucun mot pour la LGV Tours Bordeaux alors que les Verts l’ont soutenue. Nous avons personnalisé le débat en focalisant sur la personne de Rousset. Nous sommes tombés dans le panneau de la polémique alors que nos premiers adversaires sont DARCOS et LASSALE, fossoyeur de la vallée d’aspe. Si je suis resté solidaire de la position sur la LGV, afin de ne pas tirer contre mon camp, je me sens pour autant plus en phase avec la position du président de la FNAUT (voir tribune de SO). Nous avons eu trop de certitudes alors même que nous réclamions des études supplémentaires. A leur lecture, un aggiornamento s’imposera nécessairement.

Au bout du compte ne soyons pas trop déçus nous devons également voir le côté positif de cette campagne. L’écologie sera bien présente en Aquitaine. Nous sommes inscrits durablement dans le paysage politique en étant la 3 ème force politique nationale mais également en Gironde, 4 ème en Aquitaine à cause de l’épiphénomène Lassalle dont nous avons également pâti. C’est à nous de conforter cet étiage électoral afin de le transformer pour les prochaines échéances en un véritable mouvement politique capable d’apporter alternative et espoir à l’ensemble des citoyens.

Gérard CHAUSSET

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