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Gérard Chausset contre la décision de Duflot

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L’élu mérignacais déplore la démission du gouvernement de Cécile Duflot et dénonce « une grave faute politique » à un moment clé.

Gérard Chausset : « On s’est tiré une balle dans le pied. » © Photo

photo archives stéphane lartigue

Vice-président à la CUB dans la précédente mandature et adjoint à la mairie de Mérignac, Gérard Chausset (Europe Écologie-Les Verts) a réagi vivement à la décision des écologistes de se retirer du gouvernement.

« Sud Ouest ». Pourquoi n'êtes-vous pas d'accord avec la décision de Cécile Duflot et Pascal Canfin de quitter le gouvernement ?

Gérard Chausset. Parce que c'est une grave faute politique. Au moment où on sort renforcé des municipales, qu'on a donc la possibilité de pousser des dossiers et de faire passer un message, Cécile Duflot décide de se retirer uniquement parce que Manuel Valls ne lui convient pas. C'est un problème de personne qui rejaillit sur tout le collectif écologiste. Ce que je comprends encore moins, c'est qu'on ne part pas sur un clash. Les ministres ont eu plusieurs fois l'occasion de démissionner et ils ne l'ont pas fait.

Une décision qui a quand même été approuvée par le bureau exécutif d'EELV.

Peut-être, mais je constate aussi que la majorité des parlementaires sont contre cette décision. Et tous ne visaient pas un maroquin. Les militants de Mérignac sont aussi sur la même ligne. J'ajoute qu'au moment où la droite sort revigorée des municipales, la gauche a besoin d'être unie. L'attitude de Cécile Duflot, c'est après moi le déluge. Résultat, on va regarder les trains passer sans nous.

Mais vous-mêmes, avez-vous donné un bon signal en divisant la gauche aux municipales au profit de la droite, comme à Talence ?

Monique de Marco avait une légitimité. Les conditions n'étaient pas réunies pour que la gauche soit unie dès le premier tour, surtout que le Front de gauche ne se serait jamais rallié. Au-delà de ça, la gauche a perdu des villes comme Le Taillan, Carbon-Blanc ou Ambès mais on a su garder Bruges, plutôt ancrée traditionnellement à droite. Cela veut dire qu'au-delà de la vague, on pouvait résister. Les électeurs ont sanctionné aussi des comportements personnels, des successions impréparées, une forme d'usure du pouvoir qui aurait dû être anticipée. En quelque sorte, ils ont mis fin eux-mêmes au cumul des mandats. À la CUB, Juppé a la majorité des trois cinquième et les mains libres mais même si on a des désaccords forts avec lui, ce n'est pas le diable, on peut discuter.

Vous allez maintenant engager la campagne des européennes. Le retrait du gouvernement n'est-il pas aussi une stratégie ?

On pouvait très bien rester au gouvernement et partir aux européennes sur de bonnes bases après nos scores aux municipales. Nos électeurs veulent qu'on proteste, mais aussi qu'on propose, qu'on mette les mains dans le cambouis. On avait une nouvelle donne à portée de la main et on l'a laissée passer pour en tirer bénéfice aux européennes. On s'est tiré une balle dans le pied.

Que pensez-vous de la nomination de Ségolène Royal comme superministre de l'Écologie ?

On lui a laissé la place pour assurer la transition écologique que nous pouvions faire passer nous-mêmes si Cécile Duflot avait accepté le poste de numéro deux du gouvernement. Ségolène Royal peut faire avancer les dossiers et faire contrepoids à Arnaud Montebourg sur le gaz de schiste. Elle a du répondant et elle connaît les dossiers. C'est un choix habile et je lui souhaite bonne chance.

 

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