Back to top

Bordeaux Métropole : le vélo en petite vitesse

Accueil » Bordeaux Métropole : le vélo en petite vitesse

 Ces dix dernières années, elle a mis la gomme sur le vélo. L’élan s’est ralenti. Manque d’idées ou de budget ?||Usagers Ils regrettent que la réalisation du plan vélo soit au ralenti et demandent des budgets adaptés.
La semaine prochaine, une délégation d'élus et de techniciens métropolitains menée par Brigitte Terraza, vice-présidente de Bordeaux Métropole en charge de la mobilité alternative, mettra le cap sur Copenhague. Objectif : voir comment la capitale danoise a réussi à afficher 45 % de part modale vélo dans ses déplacements urbains… et à quel coût. De quoi faire rêver la Métropole bordelaise qui dans son plan vélo voté en 2012, s'est donnée pour ambition d'atteindre 15 % d'ici 2020. Aujourd'hui, elle est à seulement 8 %, la ville de Bordeaux à 11 %. On ne s'étendra pas sur les classements qui font grincer les dents des élus et qui ont fait passer Bordeaux de la 4e place des villes françaises les plus cyclables en 2013 à la 8e en 2015. Le plan vélo 2012 a-t-il été réalisé ? La politique vélo est-elle restée sur la béquille ?
Publicité
1. Réduire les discontinuités et parler « temps de parcours »
En 2012, l'ambition était de boucler un réseau express à haut niveau de service de 137 km d'ici 2017. En 2016, on en est à 120 km, et sur le réseau structurant, 172 km des 274 ambitionnés pour 2020 ont été aménagés. « Nous ne pouvons régler les 300 km de discontinuités. C'est pourquoi, pour le plan d'octobre, nous avons déterminé des priorités avec les maires. Les aménagements vont donc se poursuivre, les rénovations de pistes aussi et nous allons jalonner les itinéraires avec une signalétique affichant les parcours en minutes », détaille Brigitte Terraza. Quid du budget ? Pour le moment « c'est trop tôt, on affinera pour le conseil d'octobre… »
2. Stationnement et renforcement des VCub
Bordeaux Métropole a voté, il y a trois mois, des crédits pour régler rapidement la question du stationnement. Une enveloppe de 100 000 euros par an pour l'installation d'arceaux. Au premier semestre 2016, 340 ont été installés. « Parallèlement, la Métropole a prévu de subventionner des garages vélos sécurisés devant les entreprises dans le cadre des plans de déplacements vélos. Une mesure étendue aux collectivités locales », dit la vice-présidente. Pour ceux qui ne peuvent stationner leur vélo personnel chez eux, il y a les parkings ParCub qui proposent une carte à 15 euros et une première année gratuite et il y a aussi la solution VCub… pratique. Le VCub qui voit son utilisation croître : +4,5 % sur les six premiers mois 2016. En 2015, TBM-Keolis a comptabilisé 2,5 millions d'utilisateurs. Onze nouvelles stations liées à l'extension du tram ont été créées en 2015, trois autres en 2016 et les plus fréquentées, comme Gambetta, Jardin-Public ou encore Cenon-Ville, ont été agrandies. Objectif affiché : 3 millions de voyages.
3. Développer les services et la culture vélo
Si la Métropole bordelaise veut remonter dans les classements nationaux, elle doit non seulement soigner les aménagements cyclables et continuer de pousser la voiture hors de la ville mais également bichonner ses cyclistes. Bordeaux a, en la matière, montré l'exemple avec sa Maison du vélo, son prêt gratuit de 2 500 vélos, mais aussi ses brevets vélo, sans oublier ses tourne-à-droite. « D'autres communes lui ont emboîté le pas comme Bègles avec sa Maison de la mobilité. Nous souhaiterions que le territoire métropolitain soit ainsi maillé de cinq pôles ressources vélos dont celui de Bordeaux en fédérateur. Nous allons étendre le prêt de vélos au-delà de Bordeaux, faciliter l'accès pour tous au vélo électrique également, proposer des brevets, et multiplier les initiatives pédagogiques sur la pratique, mais aussi sur la sécurité, le tout en lien avec les associations déjà très actives en la matière », conclut Brigitte Terraza.
Bouger autrement
Depuis hier et jusqu’au jeudi 22 septembre, c’est la semaine européenne de la mobilité. Et Bordeaux Métropole a décidé de montrer sa volonté de privilégier les modes de déplacements alternatifs à la voiture individuelle.
Aujourd’hui, c’est un véritable village de la mobilité qui est proposé en plein cœur du quartier Ginko à Bordeaux-Lac. Il s’agit d’apprendre à « bouger autrement » en rencontrant différents porteurs de projets comme Koolicar, Citiz, Blablacar, le Garage moderne mais aussi VéloCité, entre autres.
Dimanche de 11 heures à 18 heures, le vélo sera à l’honneur sur le parvis de la Maison écocitoyenne, à Bordeaux. À 15 heures, s’élancera la vélo parade ouverte à tous les cyclistes à condition de décorer sa monture.
Ce sera au tour des entreprises de démontrer, jeudi, ce qu’elles savent faire en faveur des déplacements doux avec le « challenge de la mobilité » ou « au travail, j’y vais autrement ».
Enfin, vendredi, en partenariat avec l’inspection académique, des élèves bordelais de CM2 seront initiés au vélo au travers d’animations ludiques.
Changement de braquet souhaité
Depuis trente ans, l’association bordelaise VéloCité a fait du vélo son dada, devenant un interlocuteur à la fois privilégié et craint par les élus. Son constat sur la place du vélo dans la métropole ? « Depuis trois ans, la politique vélo stagne et le plan 2012-2020 n’a pas beaucoup avancé, lâche le président Alain Guérineaud. Les boulevards et leur dangerosité demeurent un point noir, les discontinuités d’itinéraires sont encore trop nombreuses, les moyennes surfaces ne jouent pas le jeu en ne prévoyant pas d’arceaux sur leurs parkings, etc. » VéloCité regrette que l’expérience du pont de pierre n’ait pas eu lieu cet été, que le pont Jean-Jacques-Bosc soit envisagé sans passage souterrain pour les vélos ou encore que des boxes sécurisés pour vélos ne soient pas installés dans les quartiers très denses de Bordeaux.
Gérard Chausset a la double casquette d’élu métropolitain mérignacais mais également de membre du bureau du club des villes cyclables. « Il y a eu des aména- gements vélo et une évolution culturelle, maintenant pour passer un cap, la métropole doit trouver de nouvelles parts de marché et donc attirer des publics captifs, augmenter la part modale des villes de la deuxième couronne, aménager de nouvelles pistes sans parler des passerelles sur la rocade, travailler sur les coupures, développer des services. Les entreprises ont, elles aussi, une carte à jouer. »
Si pour Alain Juppé, 2017 sera l’année vélo, Gérard Chausset souhaite que 2017 soit l’année du « financement du vélo. »
 

Partager

Ajouter un commentaire

CAPTCHA
This question is for testing whether or not you are a human visitor and to prevent automated spam submissions.
Image CAPTCHA
Saisir les caractères affichés dans l'image.