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"Au travail la Gauche" prise de position publique et personnelle

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Lettre ouverte

Au travail la gauche !

La chute d’Alain Juppé est un événement politique et symbolique qui a une résonance nationale bien sûr mais évidemment des conséquences locales sur l’avenir de l’agglomération.
D’abord, c’est une victoire de toutes les composantes de la Gauche, ne l’oublions pas, mais aussi de la candidate qui a fait un travail en contre point remarquable.
Mais cette chute n’est qu’une demie surprise. Elle est due aussi à la nature du [retour d’Alain Juppé. L’exil judiciaire nous a rendu un Alain Juppé techniquement recyclé écologiste. Mais quelles que soient les qualités certaines de l’homme, le fond politique est le même. S’il prétend avoir changé, les mœurs politiques elles aussi changent. Faire démissionner un conseil municipal, sans très peu d’humilité, rappelons nous son retour à la CUB, vouloir être Ministre d’Etat, sauveur de la planète, tout en souhaitant conserver un maximum de pouvoir localement, en travaillant avec une équipe d’élus Chabaniste usés, correspond à une façon datée de faire de la politique. C’est d’abord cette façon de faire que les électeurs ont sanctionnée. Le tramway, au demeurant œuvre collective, agité comme témoin de la vista du grand homme n’a pas suffi, il est devenu en quelque sorte « l’arbre qui a caché l’iceberg Juppé » !

Cette situation a une première conséquence positive, elle offre un horizon politique nouveau pour la Gauche, les écologistes et autres citoyens en rupture avec l’ère Chaban Juppé.

En effet, la victoire est possible à Bordeaux. Cette victoire peut être amplifiée par une dynamique sur d’autres villes de la CUB comme Talence, Villenave ou Gradignan.

En 2008 il y a un véritable espoir.

Cependant il y a des conditions. D’abord, cette défaite a sonné l’entrée immédiate en campagne municipale de la droite bordelaise. En effet, le vent du boulet souffle déjà sur le Palais De Rohan, gageons que l’équipe sortante va se mettre au travail pour 9 mois. Cette équipe aura du temps libre pour battre la campagne et ne pas refaire les mêmes erreurs. Les appels du pied aux Verts sont permanents et un signe de la fébrilité ambiante. Pourtant cette alliance avec la pensée écologique a été déjà tentée, non pas avec les Verts, mais avec un ancien responsable national, proche d’Antoine Waechter, qui avait quitté les Verts en désaccord sur l’orientation politique à gauche des Verts. Pour autant, hormis la politique vélo sur Bordeaux, quel est le bilan écologique de cette ouverture depuis 1995 avec cet adjoint à l’influence prépondérante ? Il est quasi nul.

A chacun de tirer les leçons du passé, pour la Gauche aussi.

Sur Bordeaux, il n’ y a pas de système d’arrondissement comme à Lyon Marseille ou Paris, cette élection se jouera certainement dès le premier tour.

S’il y a un horizon, un espoir, il faut donc une équipe, un projet, une personnalité. Il faut être déterminé, se donner les moyens.

Il faut une alliance. Le PS et les Verts, ont de nouvelles responsabilités, à nous de ne pas décevoir. Depuis 1989, les Verts pèsent entre 9 et 11 % aux élections locales, parfois beaucoup plus pour les cantonales et moins pour les élections nationales. Est-il encore utile de se compter ?
Le PS tergiverse depuis trop longtemps sur la nature du leadership, est il prêt vraiment à prendre le risque de gagner et remettre ainsi en cause les équilibres locaux ?

Pourtant, la gestion de la CUB depuis trois ans a démontré qu’il était possible de desserrer le carcan de la gestion passée, appelée co gestion.
Les dernières échéances ont démontré qu’il y avait une véritable envie en Gironde.

L’occasion est donnée cette fois ci de changer les mœurs de la gestion entre nos villes et la CUB.
L’occasion est donnée de mettre en œuvre une véritable politique d’agglomération.
L’occasion est donnée d’assainir les relations contractuelles avec les deux ou trois groupes privés qui détiennent la gestion des services publics au détriment de l’intérêt des finances locales et des usagers.
L’occasion est donnée d’engager cette agglomération vers une politique urbaine durable qui réponde aux défis écologiques.

Une victoire de la gauche à Bordeaux nous ferait entrer véritablement dans une ère nouvelle.
Pas celle suspendue aux aléas d’un homme providentiel, mais l’ère d’un développement soutenable, équitable et solidaire pour notre agglomération. S’il ne peut y avoir de politique sans les partis, ce projet doit être garanti par les citoyens, les associations, la société civile.

La gauche bordelaise dans sa diversité doit s’unir et s’ouvrir. Alliance n’est pas allégeance, au travail la Gauche !

Gérard CHAUSSET
Adjoint au Maire de Mérignac (Vert)
Vice président de la Communauté Urbaine de Bordeaux

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