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Pacs relais saturés articles de Sud Ouest

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Publié le 12/10/2013 à 06h00 Par Julien Rousset

Grand Bordeaux : les parcs relais saturés

Des élus bordelais demandent l’agrandissement des parcs relais existants, où il est souvent difficile de trouver une place. On a testé Le point sur les différents parcs relais dont la construction est prévue en marge des extensions des lignes du tramway.

 

Nous sommes mercredi 9 octobre, il est 11 heures. La mission consiste, ce matin, à trouver une place dans un parc relais, ces parkings réservés aux abonnés du réseau de tram et bus de la CUB. On y pose sa voiture avant de poursuivre en tram vers le centre-ville. Pas cher et pratique pour éviter les bouchons.

Trouver une place, donc. Commençons par le parc relais Stalingrad. Un terrain de 200 places situé à la Bastide, à Bordeaux. La situation se présente sous un jour critique : la rue menant jusqu’au parc est jonchée d’automobiles stationnées n’importe comment. Mauvais signe, et en effet, des panneaux barrent l’entrée du site : « Complet ». « Toutes les places sont prises depuis ce matin 7 h 50. 8 heures, c’était déjà trop tard » commente un abonné.

Poursuivons rive droite, le long de l’avenue Thiers, direction le parc Galin, 450 places. Idem : complet, voitures en vrac aux abords du site. Remontons vers Buttinière (600 places) : trois places se libèrent. Miracle ! Sinon, pour d’autres jours moins chanceux, le gardien conseille le parc relais de la Gardette, au cœur de Lormont, moins prisé car il se situe en bout de ligne du tram, non à un carrefour. Effectivement, ce parc-là est à moitié vide. 80 places libres sur 160.

« La rançon du succès »

Rive gauche, c’est à peu près la même chose. Par exemple, au parc Carle-Vernet, près de la gare Saint-Jean. 13 heures, archi-complet. À l’autre bout de la ligne C, du côté de Bordeaux Lac, le parc relais des Aubiers, à 13 h 30, est également rempli au maximum de ses capacités. En revanche, il reste 45 places au parc Ravezies-Le Bouscat.

Bref, ce mercredi en milieu de journée, sur huit parcs testés, sept sont bondés. Voilà pour le constat sur le terrain, au débotté. Que disent les statistiques de la Communauté urbaine ? Elles confirment cette affluence. Mais elles montrent aussi que la fréquentation est variable selon les sites. Sur les 15 parcs relais que compte l’agglo, six, en particulier, sont pris d’assaut : Buttinière à Lormont, Galin, Les Aubiers, Stalingrad, Carle-Vernet à Bordeaux et Bougnard à Pessac. Des parcs « stratégiques », plantés à proximité des nœuds du réseau de trams et de bus (voir ci-dessous).

« Riverains exaspérés »

Ce recours massif aux parcs relais, ouverts il y a dix ans, est le signe que les automobilistes ont fait « leur révolution intermodale ». Ils n’hésitent plus à laisser leur voiture pour prendre le tram. C’est « la rançon du succès », disent souvent les élus, rappelant à raison qu’en 2003, ces parcs furent créés dans le scepticisme.

Mais la rançon devient un peu amère. Pour les utilisateurs, pour les riverains aussi, par ricochet. Faute de places dans ces parcs, les automobilistes se replient en effet, parfois dans le plus grand désordre, sur les rues voisines. Voilà qui a poussé Alain Juppé à réclamer, lundi lors d’une réunion dans de quartier à Bordeaux, la construction de nouveaux parcs relais dans le sillage du réseau actuel - d’autres parcs sont prévus, pour la troisième phase (lire ci-dessous). « Nous avons sous-estimé la fréquentation de ces parcs, qui sont sous-dimensionnés. Je le dis d’autant plus facilement que je présidais la CUB à cette époque » a déclaré le maire de Bordeaux. Son adjoint Michel Duchène ajoute : « Nous demandons à la CUB de lancer une étude sur la possibilité financière d’augmenter le nombre de place en parcs relais : soit en les agrandissant, soit en en construisant de nouveaux. »

Seulement, les parcs relais ont un défaut, et en période d’austérité budgétaire, c’est un gros défaut : leur coût. Ces parcs sont souvent très bien aménagés, gardiennés, nettoyés, vidéo-surveillés, implantés sur un foncier de valeur… Bref, ils coûtent cher. 4,8 millions d’euros par exemple pour le beau parc Ravezies Le Bouscat. 13 000 euros la place d’après nos calculs.

Les élus de la CUB en charge des transports tiquent donc, quelle que soit leur étiquette politique, face à la demande de la Ville de Bordeaux. « Il faudrait plutôt opter pour des stratégies alternatives : des petits parcs de proximité peut-être moins fringants et moins aménagés, des parcs à vélos (je crois beaucoup à la liaison vélo tram), ou encore des conventions avec les grandes surfaces dont les parkings sont parfois vacants » estime l’écologiste Gérard Chausset, en charge des « transports de demain » à la CUB. « Le coût est un problème, d’autant que nous devons déjà financer la troisième phase du tram… Tous les parcs ne sont pas saturés : il faut que nous trouvions un système, à travers une appli ou la signalétique, pour orienter les gens vers des parcs relais qui sont sous occupés » estime pour sa part Christophe Duprat (UMP), vice président de la CUB, lui aussi en charge des transports, qui conclut son analyse d’un sage et définitif : « Mieux vaut des parcs pleins que vides. »

15

C’est le nombre de parcs relais existant dans l’agglomération bordelaise.

4 700

Le nombre de places de parking qui sont disponibles dans l’ensemble de ces parcs.

700 000

Véhicules se sont garés pendant le premier semestre 2013 dans ces parcs (très exactement 698 375 véhicules).

Soit une fréquentation en hausse de 2,8 % par rapport à la même période en 2012.

3,50

En euros, c’est le prix d’un tickarte Parc relais, qui comprend, pour une journée, le droit de se garer dans un parc relais de la CUB, ainsi qu’un aller-retour en tram ou en bus. Sinon, l’accès aux parcs relais est gratuit pour les abonnés au réseau TBC. Plus d’infos sur les horaires, les tarifs, la localisation des parcs… sur www.infotbc.com

Neuf sites en projet pour la 3e phase du tram

De nouveaux parcs relais vont être construits dans les prochaines années le long des extensions du réseau de tramway à travers l’agglomération bordelaise. En voici la liste.

Ligne A (Mérignac)

Deux parcs relais émergeront à Mérignac : rue Alphonse-Daudet et avenue de Magudas. Deux parcs en surface, de 200 places chacun. Livraison fin 2014 normalement.

Ligne B (Pessac)

L’extension vers Pessac, qui permettra de desservir des équipements majeurs comme l’hôpital Haut-Lévèque ou la zone industrielle de Pessac-Canéjan, sera assortie de la construction de deux parcs relais : un parking aérien de 160 places avenue du Haut-Lévêque, à proximité de la station gare de l’Alouette, et un parc avenue de Canéjan, près de la future Cité des métiers. Mise en service au printemps 2015.

Ligne C (Bègles)

L’extension de la ligne sur le territoire de Bègles, notamment de la ZAC Terre Sud et du nouveau lycée Vaclav-Havel prévoit l’ouverture fin 2014-début 2015, d’un parc relais d’une capacité de 200 places, avenue Lénine.

Ligne D

Cette nouvelle ligne s’étendra sur 9,8 kilomètres, depuis les Quinconces à Bordeaux jusqu’au Haillan, via les villes du Bouscat, de Bruges et d’Eysines. Deux parcs relais sont pour l’instant programmés sur ce nouveau tracé : le premier, d’une capacité de 300 places, sera situé au terminus Cantinolle (Eysines), le second avenue de l’Hippodrome, près de la rocade, au Bouscat.

Tram-train du Médoc

Cette ligne tram-train desservira Bordeaux, Bruges et Blanquefort, sur 7,2 kilomètres. Deux parc relais en vue : le premier à la gare de Blanquefort, le second à la gare de Bruges.

 

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