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Mérignac
Le béton gagne du terrain
L’opposition a dénoncé jeudi soir une urbanisation excessive de la ville. Michel Sainte-Marie a réaffirmé sa politique, en phase avec les objectifs de la CUB.
La ZAC du centre-ville illustre la volonté politique de densifier le long du tramway. Photo O. D.
L’assemblée s’est réveillée lors de l’adoption du deuxième plan d’actions de l’Agenda 21.
Marie Récalde, adjointe au développement durable, déroulait un exposé bien huilé jusqu’à ce que Thierry Millet (Nouveau Centre) sorte du bois. D’abord gentiment. Pour louer le travail collectif accompli avec les acteurs de terrain. Puis le ton a changé : « Ces points positifs ne doivent pas masquer les préoccupations des Mérignacais. » Urbanisme excessif. Déplacements difficiles. Qualité de vie fragilisée. Il ajoute : « La certification des espaces verts, c’est bien, mais ça ne remplacera jamais la nature supprimée au profit des constructions ».
Les objectifs de la CUB
Une fois n’est pas coutume, Gérard Chausset vole au secours de Marie Récalde, en approuvant le contenu du nouvel Agenda 21. Quant à la dégradation supposée de la qualité de vie, il la relativise. « En tant que conseiller communautaire, vous n’êtes pas sans connaître les objectifs de la CUB, adresse-t-il à Thierry Millet. Le manque de logements est criant. » Selon lui, l’accueil de nouveaux habitants va forcément de pair avec un accroissement du parc immobilier. À condition de ne pas faire n’importe quoi avec les espaces verts. « Mais on ne vivra pas dans la CUB sans nuisances », lâche l’élu des Verts, réitérant l’intérêt de densifier le long du tramway pour limiter la pression automobile. « Tout est affaire de raison, maintient Thierry Millet. Mérignac affiche des intentions qui reviennent à augmenter la population de 50 % en quelques années. C’est trop. À un moment donné, la quantité finit par dégrader la qualité. Nous sommes avant la phase la plus noire. »
« Des propos de Cassandre », coupe le maire. Il en veut pour preuve la réunion organisée lundi dans le cadre de la Fabrique métropolitaine. « L’objectif d’une CUB à un million d’habitants a été clairement énoncé. Et il n’y a pas eu, dans le public, la moindre intervention pour le regretter. »
Selon Michel Sainte-Marie, Mérignac se doit de conserver son rang dans l’agglomération. Il exclut toutefois le bétonnage des quartiers apaisés. « Ce serait une faute politique. Nous ne la commettrons pas. »
Il pointe par contre des zones à l’urbanisation plus anarchique comme Chemin Long, le secteur de Carrefour. Où le bâti n’occupe que 20 % du foncier. L’édile préconise dans ce cas un nouvel ordre mixant activité économique, habitat et loisirs. « Quant aux espaces verts, il ne s’agit pas de les détruire mais d’en faire émerger de nouveaux », clame-t-il, avant de pointer avec ironie l’isolement de Millet à la CUB. « Tous vos amis de droite ont voté pour le projet. »
« Je vous remercie de noter ma position constante, ici comme à la CUB, lui rétorque l’élu centriste. Votre avis n’est pas basé sur une écoute de la population. Et j’observe, au contact des riverains, que mon isolement est pluriel. »
