Soumis par Anonyme le
MERIGNAC .......
— Opposés au "grand contournement", les Verts mérignacais versent une proposition spectaculaire au débat : interdire les poids lourds aux heures de pointe sur la rocade
Les Verts neutralisent les camions : Jacques Ripoche
La rocade à Mérignac : les Verts proposent de neutraliser la circulation des poids lourds aux heures de pointe PHOTO BERNARD BONNEL
Les six élus Verts du Conseil municipal de Mérignac ont décidé d’apporter leur contribution au « débat public » ouvert jusqu’en janvier 2004 sur le projet de contournement autoroutier de Bordeaux. Ils viennent d’adresser en ce sens un texte de trois feuillets à Dominique Payen, le responsable de la Commission particulière. Hier à l’occasion d’une conférence de presse, animée par Gérard Chausset, Xavier Svahn, Raymonde Juhel et Jean-Michel Segretin, ils ont justifié leur prise de position spécifique (le Verts-Gironde intervenant par ailleurs) par le fait que s’il ne devait exister qu’une seule sortie sur ce que l’on appelle « le grand contournement », elle se ferait en direction de l’aéroport et donc de Mérignac. Sur le fond des choses, ils se déclarent hostiles à ce projet qui, selon eux « ne vise qu’à favoriser l’expansion des déplacements par voie autoroutière ». Or, pour eux, des solutions à l’engorgement du trafic existent et sont à rechercher « en utilisant au mieux les infrastructures existantes. »
Le risque de l’étalement urbain. Ils distinguent deux types de problèmes : celui de circulation automobile et celui des poids lourds. Selon leur estimation, s’appuyant sur des données officielles, le trafic des poids lourds pour impressionnant qu’il soit « n’entre en fait que pour moins de 10% du trafic sur l’agglomération ». Sur cette base, ils considèrent que le grand contournement n’est pas la réponse la mieux adaptée car il aurait finalement pour effet d’accroître le trafic autoroutier sans pour autant régler le problème de la rocade comme certaines études tendraient à le démontrer. Les Verts mérignacais voient dans le grand contournement un autre inconvénient majeur en ce sens qu’il provoquerait « une catastrophe en matière d’urbanisme » car il aurait cette conséquence d’accentuer « le phénomène dit de l’étalement urbain ». Un étalement « préjudiciable » pour le contribuable qui assumerait le coût des « équipements de réseaux, des routes et sous-routes ». En attendant que l’on se penche sérieusement sur le développement d’autres moyens que la voiture (transports en commun, circulations douces) et le camion (ferroutage, merroutage) pour se déplacer et transporter des marchandises, les Verts versent au débat un certain nombre de propositions « alternatives ».
Six heures d’interdiction par jour. La plus spectaculaire consiste à interdire la circulation des poids lourds sur la rocade aux heures de pointe, c’est à dire entre 7 heures et 9 h 30 le matin, entre 16 h 30 et 19 h 30 l’après-midi, soit environ cinq à six heures par jour de la semaine. Ceci leur paraît raisonnable au regard d’une journée qui dure vingt-quatre heures et laisse donc au minimum dix-huit heures de disponibles. Durant les périodes d’interdiction, les poids lourds prendraient leur mal en patience sur des « zones refuges et d’attente », spécialement conçues à cet effet « à différents endroits de la rocade et en périphérie ». La neutralisation des poids lourds durant ces créneaux horaires serait mise à profit en utilisant la troisième voie ou la bande d’arrêt d’urgence (là où il n’existe encore que deux voies), à l’usage exclusif « des transports en commun et des voitures particulières occupées par au moins deux personnes promouvant ainsi le co-voiturage ». Cette proposition, précisent les élus mérignacais, s’inspire d’une expérimentation projetée à Grenoble. Et ils demandent à ce que sa faisabilité soit étudiée. En conclusion, leur contribution au débat public, « n’est donc pas, disent-ils, d’offrir des équipements autoroutiers pour que se développe un mode de transports poids lourds décrié par de nombreux citoyens ou institutions, mais au contraire d’utiliser de façon rationnelle et économe l’espace et les infrastructures existantes, afin de promouvoir un développement durable de l’ensemble de l’agglomération. » Les Verts mérignacais qui ne manquent pas d’un certain humour, revendiquent leur démarche, cela s’imposait, comme étant celle de « la troisième voie » !
<< Retour / Imprimer / Envoyer par mail / Haut de page