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Des élus de la majorité et de l’opposition réclament un engagement plus radical.
Sylvie Cassou-Schotte (Europe Écologie-les Verts) et l’écologiste de LREM Gérard Chausset n’hésitent plus à exprimer leurs divergences en public.
En présentant lundi soir le rapport de développement durable 2018, David Charbit s’attendait sans doute à un exercice tranquille. Il n’en a rien été. Manifestement secoués par les derniers résultats du Groupement d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec) et du WWF, des élus de diverses sensibilités politiques ont aiguisé leurs critiques.
Au nom du groupe communiste, David Valade y est allé gentiment, souhaitant simplement que la Ville s’engage plus avant dans les études et la réalisation d’un réseau de chaleur dans le centre-ville et dans le secteur de Marne-Soleil. Puis Catherine Tarmo, seule représentante du nouveau groupe Mérignac Avenir, a fait monter les enchères, estimant que la municipalité de Mérignac n’était pas à la hauteur des enjeux.
« Le feu au lac »
« On plafonne à 12 % sur les énergies renouvelables alors qu’à Pessac, les 43 bâtiments les plus énergivores sont alimentés par de l’électricité verte : hydraulique, éolien, solaire. Les autres bénéficient d’un mix énergétique, alliant sources renouvelables et conventionnelles. »
Concernant l’urbanisme, « pourquoi ne pas faire comme d’autres qui créent des coefficients de biotope pour favoriser les espaces verts, la biodiversité, les filières locales ? » Et d’ajouter : « Le développement durable est à la croisée des chemins parce qu’il y a littéralement le feu au lac ».
Membre du groupe d’opposition Ensemble, changeons Mérignac, Philippe Briant s’est fait plus incisif encore, déplorant que Mérignac ne soit plus « à l’avant-garde mais en mode suiveur » en matière de développement durable : retard sur l’extinction de l’éclairage public, disparition de l’élu dédié à 100 % à cette cause, absence d’indicateurs quantitatifs pour juger de la progression des actions de l’Agenda 21.
Même tonalité chez les écologistes. Pour Stéphane Gaso (EELV), « le compte n’y est pas. Nous, élus de la majorité, ne sommes pas à la hauteur de l’enjeu. Nous manquons de courage pour initier le changement. » Il a réclamé davantage de pistes cyclables, d’abris à vélos, de zones 30, l’expérimentation de la Semaine sans voiture. « Il faut devenir un territoire à énergie positive, s’engager contre les perturbateurs endocriniens, étendre l’opération Zéro déchet. »
« Prenons un peu de hauteur »
L’écologiste LREM Gérard Chausset allait-il ajouter sa voix au concert de reproches ? « Prenons un peu de hauteur, on ne peut être pionnier partout et tout le temps », a-t-il dit d’emblée, marquant sa solidarité avec Alain Anziani. « Mérignac a été la première ville à avoir un Agenda 21 en 2002. Depuis, on a multiplié les petits pas. N’oublions pas tout ce qui a été entrepris : économies d’eau et d’énergie, parcs écocertifiés etc. « 10 % des investissements sont consacrés à la maîtrise des énergies dans les opérations de rénovation des bâtiments. Les zones 30 ? On a commencé en 2008. Tous les quartiers sont quasiment concernés. Le réseau de chaleur ? Il équipera le futur stade nautique. Quant au photovoltaïque sur les toits, une étude est en cours. »
Gérard Chausset s’est amusé de cette soudaine unanimité autour du Giec. « C’est très bien mais un peu tard pour certains d’entre vous. Nous sommes écologistes et cela fait trente ans que ces choses-là sont dites. Le premier Sommet de Rio date de 1992. » Saluant la politique de développement durable de Mérignac, il considère que la défense d’une ambition plus grande sera le sujet de la prochaine campagne électorale. » « Ce que tu as dit, ça reste une politique de petits pas. On ne peut plus s’en contenter, lui a retourné son ancienne colistière Sylvie Cassou-Schotte. Certes, ce n’est pas le premier rapport du Giec mais la situation s’aggrave ». Il convient, selon elle, de changer de modèle. « Nous ne sommes pas dans une commune dirigée par un maire écologiste, pas encore, mais la majorité agit avec des écologistes. Nous devons nous montrer plus exigeants, en finir avec l’autosatisfaction de l’Agenda 21. »
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