Cette initiative de la Communauté Urbaine de Bordeaux fait écho à celle prise en Ile-de-France. Les transports franciliens seront en effet gratuits de vendredi matin à dimanche soir.
La qualité de l'air est "une urgence et une priorité pour le gouvernement", a assuré jeudi le ministre (gersois) de l'Ecologie Philippe Martin.
A Bordeaux, "on s' attendait a ce que le niveau de pollution baisse aujourd'hui mais cela n'a pas été le cas. La préfecture a émis un message d'alerte ce matin. Notre responsabilité était donc de mettre en place de manière tout à fait exceptionnelle la gratuité sur les transports en commun. Et ce jusqu'à dimanche soir ", a expliqué vendredi midi le président de la CUB Vincent Feltesse.
Jeudi soir, la mairie de Bordeaux émettait de son côté un communiqué stipulant qu'à " l'instar des mesures de gratuité des vélos et voitures en libre-service mises en œuvre à Paris, le maire de Bordeaux estime que la CUB doit pouvoir proposer aux usagers un service similaire quand la situation l'exige. Il souhaite aussi qu'une réflexion soit ouverte sur une éventuelle réduction des tickets de bus et tramways pendant les périodes de très mauvaise qualité de l'air."
A croire que les grands esprits se rencontrent, ou comment un sujet qui n'avait jusque là pas fait le moindre bruit dans la campagne s'invite brusquement sur le devant de scène. En effet, la procédure d'information et de recommandations de pollution aux particules fines a été déclenchée 22 fois en 2013 à Bordeaux, le seuil d'alerte a été atteint 4 fois l'année dernière, mais jamais pareille mesure de gratuite n'a été prise.
La préfecture de la Gironde a aussi émis un communiqué signifiant le déclenchement du niveau 1 de la pollution atmosphérique. Une manière de rappeler les recommandations d'usage à suivre, comme éviter de pratiquer des activités physiques et sportives intenses.
Dans le secteur des transports : il est recommandé de réduire sa vitesse, d'utiliser le covoiturage et les transports en commun, de favoriser les modes de déplacement doux, de limiter les transports routiers de transit et de livraison et de réduire l'usage des véhicules diesel non équipés de filtres à particules.
Dans le secteur agricole : il est recommandé de décaler les travaux de fertilisation, d'épandage et de labours, et de stopper les brûlages à l'air libre des déchets agricoles.
Dans le secteur résidentiel et tertiaire : il est recommandé d'arrêter les feux de cheminée en appoint et de stopper le brûlage des déchets verts, même en cas de dérogation.
Enfin, dans le secteur industriel : il est recommandé de réduire les émissions les rejets, de reporter le démarrage d'unités à l'arrêt, de réduire les chantiers générateurs de poussières et de réduire l'utilisation des groupes électrogènes.
Propositions EELV face aux pics de pollution
Nous subissons actuellement dans toutes les grandes agglomérations françaises des pics de pollution aux particules fines. Cependant, malgré l’urgence de la situation, alors que plusieurs agglomérations mettent en place des mesures, rien ne se passe sur l’agglomération bordelaise pour restreindre l’usage de la voiture. Voici quelques mesures qui nous paraissent incontournables à mettre en place en deux temps :
1- Actions à mener en cas de pics de pollution
Nous proposons, dans l’urgence, pendant toute la durée des pics de pollution les actions suivantes :
Instaurer la Gratuité des transports publics sur les Réseaux TbC, Transgironde, TER dans le périmètre des transports urbains et sur le service VCub si des mesures de restriction de l’usage de la voiture sont prises.
Prévoir la mise en œuvre de la circulation alternée pour les diésels, puisque ce sont les principaux responsables de la pollution aux particules fines. Une table-ronde devait être organisée par l’Etat en janvier 2014 pour étudier les modalités de mise en œuvre avec les collectivités locales et les autorités organisatrices de Mobilité. Qu’en est-il ? Encore combien de pics de pollution pour que des mesures d’urgence soient prises ?
Baisser la vitesse de 20km/h sur la rocade et les portions d’autoroute à proximité de l’agglomération, ce que plusieurs préfets ont déjà instauré sur Strasbourg, l’Ile de France, Grenoble …
Appliquer une vaste zone 30 à l’ensemble de l’agglomération hors grands axes
Afficher sur la rocade et les tronçons d’autoroute à proximité de l’agglomération des messages de sensibilisation pour limiter les déplacements.
Mettre en place des lignes de « vélobus », avec accompagnateurs pour chaque ligne, et affichage des horaires sur les abris bus TbC. Les accompagnateurs pourront être des volontaires référencés par chaque mairie au préalable, et cela permettra à des débutants de s’initier au vélo urbain.
Même si des actions à mener dans l’urgence s’avèrent nécessaires, n’oublions pas le travail que nous devons mener au quotidien afin de réduire l’usage de la voiture
2- Actions sur le fond
Parmi les nombreuses actions connues visant à réduire l’usage de la voiture, deux d’entre elles nous interpellent par la faiblesse de leur utilisation et le peu de moyens qui leur sont dédiées. C’est pourquoi nous préconisons de :
Mettre en œuvre un plan de sortie du diesel sur 10 ans
Avec 80% des volumes de carburants consommés et 70% des ventes de voitures, la motorisation diesel est la principale responsable de la pollution aux particules fines. Pourtant, les gouvernements se sont succédé sans qu’aucune proposition de sortie du diesel ne soit faite. Dans l’urgence, la mise en place d’une taxe diesel intelligente, tenant compte de critères sociaux, pourrait être instaurée, comme nous le demandons depuis des années.
Développer le télétravail à grande échelle
Les déplacements domicile-travail sur la CUB sont effectués à 60% en voiture individuelle alors que seulement 12% des actifs télétravaillent une à deux fois par semaine. Pour cette raison, nous souhaitons lancer le développement massif du télétravail à un rythme d’une à trois fois par semaine que nous pourrions instaurer dans toutes les administrations et collectivités territoriales, en fonction de la typologie des postes occupés.
Cette mesure devra être accompagnée par la poursuite du développement des tiers lieux ou bureaux partagés, assortie d’une campagne de communication. En effet, le temps de transport moyen des trajets domicile-travail est de 2h20, et ce nouvel outil de délocalisation du lieu de travail est encore trop peu connu.
Source : INSEE
Proposer un service de covoiturage clé en main
Le covoiturage domicile-travail ne représente que 5% des trajets au niveau national alors que le taux d’occupation des véhicules n’est que de 1.2 sur la rocade bordelaise.
Le covoiturage quotidien a des difficultés à se développer, d’une part en raison de la chaine des mobilités qui complique les trajets (un trajet travail-domicile passant par le sport, les magasins, l’école etc.) d’autre part du fait d’un manque de confiance et de flexibilité dans le service. Nous proposons donc un service de covoiturage clé en main qui intègre à la fois la recherche d’équipages, une garantie de retour en cas de défaillance du conducteur, des informations sur les emplacements d’aires de covoiturage sécurisés.
Enfin, nous rappelons qu’hormis les problèmes sanitaires que la pollution de l’air pose, Il y a d’importantes économies à faire : de 20 à 30 milliards d'euros par an, comme l'a évalué le Commissariat général au développement durable, ce qui n’est pas anodin à l’heure ou le gouvernement est à la chasse aux économies budgétaires.
Commentaires
Anonyme replied on Permalien
Pic de pollution, TBC (pas) gratuit
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