Lors du dernier Conseil municipal, les élus ont voté une « aide exceptionnelle » de 50 000 euros au bénéfice de l'association Mérignac Handball.

Rapporteur de la délibération, Cécile Saint-Marc, adjointe au sport, a expliqué que cette somme visait à honorer diverses obligations du MHB, confronté à des problèmes de trésorerie en cette fin de saison (1). Déjà en 2013, la mairie avait volé au secours du club en versant une avance de 30 000 euros sur le montant de la subvention annuelle de 2014, fixée à 190 000 euros.

Des critères de subvention

« Cela fait longtemps qu'on demande aux dirigeants d'adapter leur projet sportif aux capacités financières du club. On leur a réclamé un plan d'apurement de la situation qui n'a jamais vu le jour. »

S'estimant patiente, la municipalité a décidé de mettre le club au pied du mur. Désormais, l'octroi de la subvention annuelle sera assorti de critères précis. En clair, la collectivité souhaite accompagner la pratique du handball dans un cadre amateur et concentrer son action en faveur du sport pour tous et de la jeunesse. Ces principes vont-ils tuer la pratique de haut niveau au MHB ? Sachant que l'équipe première a fini sixième de deuxième division féminine cette saison. « Il ne s'agit pas d'opposer l'exigence du haut niveau et le sport pour tous, l'un et l'autre s'entraînent mutuellement », a souligné l'adjointe au sport. Laquelle entend toutefois garder le cap des orientations du projet sportif municipal.

Conclusion, si le Mérignac Handball veut se maintenir dans l'élite nationale, il devra nécessairement trouver de nouvelles sources de financement ailleurs. Cet impératif s'impose d'autant plus que « la Fédération française de handball pourrait exiger des clubs évoluant à ce stade un budget minimum 600 000 euros à compter de la saison 2015-2016 », précise l'élue. Actuellement, celui de l'association mérignacaise tourne autour de 400 000 euros.

Au cours de la séance, Bruno Marne, conseiller municipal d'opposition, a plaidé pour une politique sportive municipale cohérente, développant une complémentarité entre sport pour tous et pratique de haut niveau. Mais il a déploré que la mairie ne sélectionne pas un certain nombre de disciplines contribuant au rayonnement de la ville, pour les aider à la mesure de leur niveau de pratique.

De son côté, l'élu communiste Joël Girard a mis en avant le faible engagement de l'État en matière de financement des pratiques sportives, « dont le coût repose essentiellement sur les familles et les collectivités territoriales ».

Revenant à la situation locale, l'écologiste Gérard Chausset a souligné son attachement au MHB, dont « l'équipe phare a connu un passé (récent) glorieux ». Sans renier la valeur du sport pour tous, il a évoqué la difficulté à faire émerger au sein de la CUB une multitude de clubs sportifs évoluant dans l'élite, à l'inverse de places fortes comme les agglomérations de Montpellier, Toulouse ou Lyon. « Nous avons beaucoup de clubs de moyenne catégorie. Pourquoi ? Il faut se poser la question. » Selon lui, le MHB, comme d'autres entités sportives, doit s'appuyer sur d'autres partenaires. En conclusion, le maire Alain Anziani a souligné que la décision était « difficile » car forcément « impopulaire ». « Mais il faut faire preuve de courage. Depuis six ans, on a versé 1,6 million d'euros au club, et depuis six ans, c'est toujours la même fuite en avant. En tant que responsable de l'argent public, il est de mon rôle de leur dire de revoir leur projet sportif. »

(1) Ces 50 000 euros vont permettre, selon Cécile Saint-Marc, de régler les salaires de l'entraîneur et des joueuses de l'équipe première pour les mois de mai et juin.