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Le conflit de la SOGERMA marque la fin d’une époque

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La fin d’une époque

La fermeture de la SOGERMA est une rupture dans le socle des relations privilégiées entre l’Etat, le militaire et le civil, socle sur lequel l’Aquitaine avait bâti son pôle industriel.
En effet, le lynchage de la SOGERMA par EADS ne pouvait avoir lieu sans qu’il y ait un lâchage de cette entreprise par l’Etat. Que l’on soit d’accord ou pas sur le fond de l’interventionnisme de l’Etat sur un tel domaine, c’est la marque d’une rupture plus que symbolique, c’est la fin d’une époque et la traduction concrète de la mondialisation dans le secteur militaire traditionnellement sous protection de l’Etat.

Pour preuve, c’est la perte du marché des C130 par la SOGERMA qui a provoqué une spirale infernale. Si l’Etat, à l’époque en la personne de Madame ALLIOT-MARIE, Ministre de la Défense, n’a pas réagi alors qu’il pouvait le faire, pourquoi le ferait-il aujourd’hui ? C’est bien là le sceau d’un choix politique délibéré depuis plusieurs années.
Tout l’édifice industriel placé sous la rente de cette relation où les investissements militaires servaient de mise à l’étrier d’une industrie civile s’effondre. Si rien n’est tenté d’ici quelques jours, l’effet domino est à craindre. L’impact direct de la fermeture de Sogerma Mérignac sur le tissu industriel local sera sévère et immédiat : moins de travail, moins de sous traitants, perte de compétences et de compétitivité et affaiblissement général de la ressource pour l’ensemble du tissu régional.

Ce précédent lève un tabou sur la fermeture d’un site industriel en Gironde et risque de donner des idées aux autres industriels pour s’engouffrer dans la brèche.

Nous devons agir de deux façons.

La première, il faut d’abord aujourd’hui éteindre l’incendie, exiger que l’Aquitaine retrouve la monnaie de sa pièce ! Cette Région ne peut pas être seulement un territoire de passage, avec la route à grand gabarit pour laisser l’A 380 aller vers Toulouse (sans parler du projet de grand contournement de Bordeaux). La décision est politique, sinon à quoi cela sert-il de conserver 15 % d’action dans EADS ? Le site doit être conservé, la maintenance aéronautique doit vivre : ce gouvernement a entre ses mains l’avenir immédiat de cette industrie.

Sans cela, la désobéissance civile sera peut être la seule alternative pour faire changer d’avis EADS et l’Etat complice, la route a grand gabarit doit être interdite à l’A 380 au motif de trouble à l’ordre public ! Les collectivités locales pourraient prendre des arrêtés en ce sens.

Mais il faut également se lancer dès aujourd’hui dans un programme de mutation et de diversification industrielles, que les Verts appellent de leurs vœux depuis des années.

Nous avons ici notamment toutes les compétences et l’ingénierie pour lancer une industrie des énergies renouvelables, en termes de technologies des matériaux, de pales, de fuselage et de turbine. Notre région a des ressources. A quoi bon parler de pôle de compétitivité si ce n’est pas pour embrasser toutes les perspectives à partir des savoirs-faire existants.
La France est complètement absente des industries propres tournées vers le développement durable.

Sauvons la Sogerma tout de suite ! L’Etat doit le faire, en réfléchissant dès aujourd’hui aux industries de demain.

Gérard CHAUSSET
Vice Président Vert de la CUB
Adjoint au Maire de Mérignac

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