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EURATLANTIQUE les idées et la revue de presse

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GROUPE DES VERTS

Intervention de M. Gérard CHAUSSET, Vice Président de la Communauté Urbaine de Bordeaux en charge des transports de demain

Nous sommes réunis ici pour un séminaire qui a, je crois, un objectif :

 Faire naître une ambition et la transformer en grand projet urbain

Mais plus que l’ambition d’un projet d’envergure nationale nous avons l’obligation d’être à la hauteur de ce qui a été édifié dans cette ville :

  Etre à la hauteur bien sûr de son patrimoine existant consacré par l’UNESCO, sans pour autant en être prisonnier

  Etre a la hauteur également de la transformation récente de la ville avec le tramway qui s’est fait le nouvel architecte de l’agglomération.

  Etre à la hauteur pour réparer cet enchevêtrement de « tuyaux » que sont le réseau ferré, le tramway, les quais et les franchissements. Il nous faudra modeler cet espace qui se situe à la charnière du centre de notre agglomération et d’espaces déshérités depuis trop longtemps pour lui donner du sens tout en évitant de tomber dans un gigantisme qui reviendrait à boucher un trou béant en édifiant une mégastructure.

Je me réjouis de retrouver dans le rapport d’expertise réalisé par M. ROL-TANGUY un certain nombre de préconisations portées par les Verts depuis longtemps : la ligne de ceinture, le transport fluvial de voyageurs et la mise en place d’une autorité organisatrice de transports (un conseil métropolitain des transports) notamment.

J’ajouterai cependant une chose. A travers l’ambition Euratlantique, nous devons également imaginer et mettre en scène un lieu, un espace en anticipant un nouvel art de vivre qui s’appuie sur plusieurs ingrédients :

  Tout d’abord la civilité. Elle doit guider la conception du pole d’échange et la gestion de l’espace et de la mobilité. Priorité doit être donnée à l’apaisement de la circulation et aux mobilités douces.

  Nous sommes tous également à la recherche de sites emblématiques pour la réalisation d’éco quartiers : pas la peine de chercher bien longtemps pour imaginer un éco quartier là, dans cet espace en devenir.

  La participation des habitants doit être intégrée dès le début de ce projet. Le site ne doit pas devenir une zone de businessman boboïsés qui n’intègre pas « la biodiversité sociale » existante.

  Cette « biodiversité sociale » intègre inévitablement l’enjeu de la diversité culturelle qui doit être pris en compte dans le projet Euratlantique, tout comme la capacité à créer et à se faire artiste.

Imaginer un art de vivre pour demain n’aurait pas de sens si l’on n’anticipe pas les défis qui nous attendent.

Va t-on construire plusieurs milliers de m² de bureaux traditionnels ? Non, je ne le pense pas car cela reviendrait à construire et penser un projet urbain comme Papa.

Le projet Euratlantique est une opportunité formidable pour créer un lieu d’accueil d’entreprises innovantes, de recherche et développement autour de l’économie verte et des technologiques qui en découlent afin de participer intelligemment à la lutte contre le changement climatique. Saisissons cette chance ! (Je rappelle que l’Aquitaine sera le territoire le plus touché en France par les bouleversements climatiques).
Le développement d’éco-filières peut constituer un positionnement sectoriel très intéressant et ainsi permettre à l’agglomération bordelaise de devenir un territoire pilote pour des technologies ou des compétences qui ont vocation à transformer l’ensemble de l’économie et ses modes de production, à l’image d’activités liées à la construction écologique, l’éco-conception, les énergies renouvelables, etc.
Ce type d’activités présenterait l’avantage de positionner l’agglomération bordelaise dans un secteur écologiquement utile et qui présente un potentiel très important de création d’emplois.
Cet incubateur d’activités innovantes s’appuierait sur les atouts spécifiques de notre territoire, notamment nos grandes écoles, nos universités et nos laboratoires de recherche. Il faut saisir l’opportunité d’une synergie entre le projet Euratlantique, les ambitions projetées pour notre pôle universitaire et les enjeux de la lutte contre le changement climatique et de la préservation de notre environnement.

Comment imaginer demain sans prendre en compte les 2 à 3 degrés supplémentaires et les aléas climatiques qui seront de plus en plus fréquents ? Comment imaginer un nouvel art de vivre sans intégrer cette donnée dès maintenant dans nos réflexions ?

Nous avons là un défi supplémentaire et un sens nouveau à apporter à cette ambition que constitue le projet Euratlantique.

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