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Débat en conseil muicipal sur la liaison vers l'aéroport et la Métropolisation

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Mérignac : la desserte de l'aéroport par les transports publics débattue au Conseil municipal

Les élus ont longuement débattu sur deux dossiers : la desserte de l’aéroport par les transports collectifs et le passage de la CUB à la Métropole.



Mérignac : la desserte de l'aéroport par les transports publics débattue au Conseil municipal
Après la desserte du centre-ville et bientôt des quartiers nord, la ligne A doit prendre la direction de l’aéroport à partir des Quatre Chemins. © Photo
Photo O. D Mobilité et métropolisation étaient au cœur du Conseil municipal de rentrée, vendredi soir dernier.

Le maire a abordé ces dossiers à la faveur de la présentation du rapport d'activité 2013 de la Communauté urbaine de Bordeaux. Pour quelle raison ? Parce que ces deux thèmes auront une incidence durable sur Mérignac lors des prochaines années.

La métropole en janvier 2015

S'agissant des transports, Alain Anziani est revenu sur les grands axes du SDODM (Schéma directeur opérationnel des déplacements métropolitains), adoptés par le bureau de la CUB. À savoir la desserte de l'aéroport par le tramway ; la mise en place d'une navette entre l'aéroport et la gare de Pessac Alouette pour assurer une liaison avec la gare Saint-Jean ; la création d'un bus à haut niveau de service (BHNS) entre Caudéran et Saint-Aubin-de-Médoc via le quartier de Grand Louis ; et la liaison en tramway entre Bordeaux (CHU de Pellegrin) et Gradignan passant par le campus. Sachant que les deux premiers projets pourraient être opérationnels à l'horizon 2019.

« Avec le prolongement de la ligne A à partir des Quatre Chemins, il ne s'agit pas seulement de desservir l'aéroport, mais de dé-senclaver toute la zone alentour », a précisé l'édile. Soit un secteur fréquenté au quotidien par 50 000 personnes, si on additionne les passagers de l'aéroport (4,6 millions en 2013), les clients de Mérignac Soleil et les salariés des zones d'activités (Pelus, Cadéra nord et sud). Inclus dans le programme des 50 000 logements de la CUB, ce quartier semble promis à une mutation urbaine.

Concernant le deuxième sujet, « on est à la veille d'une grande révolution institutionnelle puisqu'on va passer de la CUB à la Métropole au 1er janvier 2015 », argue le maire, par ailleurs vice-président de la CUB, délégué à la mise en œuvre de la métropolisation.

Ce qui va se traduire par des transferts de compétences et d'équipements de grande envergure (Le Pin Galant et la Krakatoa pour Mérignac ?) ; la nécessité d'établir ce que les 28 communes membres de la CUB souhaitent mettre en commun.

Trouver un juste équilibre

La mutualisation de certains services, comme la paie ou la formation du personnel, semble aller de soi. Pour d'autres, une réflexion s'impose. À ce titre, le président de la CUB, Alain Juppé, viendra échanger le 20 novembre avec les élus mérignacais. « C'est une question complexe, ambitieuse, voire audacieuse », a qualifié Alain Anziani. Étant entendu que la métropole ne doit pas apparaître comme « une immense machine administrative ». Le sénateur maire de Mérignac préconise un renforcement de la déconcentration.

Actuellement, la CUB compte quatre directions territoriales. « Celle à laquelle on appartient couvre 204 000 habitants. À Nantes, où la population est légèrement inférieure, ils en ont sept. 35 % des agents travaillent dans des pôles territoriaux. » L'élu souhaite une articulation politique dans laquelle l'identité communale ne soit pas étouffée. « Oui à la métropolisation, non à la vassalisation des villes » a-t-il clamé, avant de lancer le débat.

On sort des clivages habituels

 

« Je vais tirer le premier… à blanc bien sûr », sourit Gérard Chausset (EELV), après l’introduction du Maire socialiste.

 

Sur la métropolisation, il estime aussi que la mutualisation de certains services municipaux va dans le sens de l’histoire. Surtout lorsque ce pot commun permet de réaliser des économies. Mais le maintien du « fait communal » dans des domaines marquant de réelles différences d’une ville à l’autre est tout aussi important à ses yeux. Et de citer l’éducation, la culture et la vie associative. Bref, tout ce qui comporte un enjeu de proximité.

A l’exemple d’Alain Anziani, l’élu écologiste plaide pour un juste équilibre entre la métropole et l’échelon communal. D’autant que le poids démographique de la ville centre (Bordeaux) dans la CUB est  inférieur à celui de Toulouse ou Strasbourg, par exemple.

S’agissant du SDODM (schéma directeur opérationnel des déplacements métropolitains), une desserte de l’aéroport par le tram ne l’enthousiasme point « il faut s’interroger assure-t-il  sur la capacité financière de la communauté urbaine à tout mener de front ». Appelant à la prudence, il attend de connaitre le verdict d’études plus fines. « On n’ira pas à l’aéroport la fleur au fusil, sur la seule décision d’une commande politique ». Personnellement, il défend l’idée de construire une plate-forme qui puisse accueillir un bus à haut niveau de service dans un premier temps, et recevoir éventuellement un tramway à plus long terme. Pointant les difficultés propres à la desserte des bassins d’emploi par les transports collectifs, il met en garde sur un autre point : « l’arrivée de la LGV qui va faire perdre 700 000 à 800 000 clients à l’aéroport. » Réjouissons nous, quoi ! lui rétorque Alain Anziani, à propos de l’arrivée du tramway à l’aéroport. Ne donnons pas le sentiment de trainer des pieds.

« Un oubli à rattraper »

Se réjouir, c’est justement ce qu’a fait l’élu d’opposition Thierry Millet, favorable depuis toujours au prolongement de la ligne A vers les aérogares. « C’est un fantastique oubli qu’il s’agit à présent de rattraper. J’ai toujours trouvé incroyable que l’on confonde les priorités en faisant passer les dessertes locales (en l’occurrence la partie nord de la ville) avant l’attractivité économique et le soutien à l’emploi. »

Concernant la navette jusqu’à la gare de Pessac Alouette, « c’est une mauvaise idée, tranche-t-il. Car elle va faire emprunter aux visiteurs une autoroute sans bretelle de sortie. » C’est à dire un trajet contournant les principales « devantures » de la métropole : parc hôtelier, zones d’activités… Soit tout ce qui peut inciter des gens à venir s’installer dans l’agglomération bordelaise. Une connexion tramway à hauteur de la porte de Bourgogne offrirait, selon lui, un lien plus efficace entre la gare Saint Jean et l’aéroport.

Pour le communiste, Joel Girard, l’oubli dont parle Thierry Millet relève au contraire d’un choix délibéré opéré sous la mandature Sainte Marie. A ce titre, l’extension de la ligne A qui longe de l’habitat social verra le jour en janvier 2015. En outre, à l’instar des écologistes l’élu du groupe PC considère qu’un bus à haut niveau de service vers l’aéroport serait une solution moins onéreuse et plus facile à mettre en œuvre.

Joel Girard a redit à cette occasion tout l’intérêt qu’il y aurait à mieux utiliser la ligne ferroviaire de ceinture. Un argument que n’a pas manqué de relayer son presque homonyme Pierre Girard.

Olivier Delhoumeau

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