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Lors du débat d’orientation budgétaire, le maire a évoqué une tarification des services calculée en fonction des revenus.
e.millien@sudouest.fr
Les impatients ont dû ravaler leur empressement, l'avenir de la ville mérite de prendre son temps, 3 h 45 précisément, lundi soir, en séance de Conseil municipal.
Au menu, le débat d'orientation budgétaire, grand rendez-vous pédagogique destiné à planter le décor du budget qui sera proposé au vote lors de la prochaine séance, le 4 avril à 18 heures. Chargé du dossier, l'adjoint aux finances Jean-Marc Guillembet s'est lancé dans un exposé détaillé des contraintes qui vont peser sur les finances de la commune.
Premier paramètre, un contexte international incertain qui risque de ralentir la croissance nationale. Deuxième facteur, la poursuite de la baisse des aides accordées par l'État aux collectivités locales, 3,5 milliards d'euros de moins en 2016. La nouvelle réorganisation territoriale aussi aura une incidence, prévient l'adjoint aux finances. Du fait de la métropolisation et du transfert de certains services, la somme des aides et compensations de charges se traduit par un versement de 6 millions d'euros de Mérignac vers la Métropole. « Mais cela va avoir des effets positifs sur nos comptes dans le futur. Les effectifs transférés ne seront plus à la charge de la commune », précise-t-il.
Face à la « raréfaction des ressources », ajoute Jean-Marc Guillembet, la Ville choisit « une stratégie offensive », qui passera par « des économies de fonctionnement en maintenant la qualité de service » selon Alain Anziani. Le maire confirme que les taux d'imposition locaux resteront inchangés et que la tarification des services pourrait évoluer en fonction des revenus des habitants.
Un emprunt envisagé
Les commentaires et discussions ont été nombreux, dans l'opposition comme chez les écologistes et les communistes, chacun ajoutant son analyse pour un propos de plus en plus distancié de la réalité locale. Il en ressort un consensus sur la nécessité de ne pas grever la dette locale de manière inconsidérée. Aussi, lorsqu'Alain Anziani déclare : « nous ne nous interdisons pas de recourir à l'emprunt », il se dépêche d'expliquer que cela « se fera de manière raisonnée, avec l'idée de ne pas faire peser de charge supplémentaire sur les générations futures ».
Cette préoccupation de l'avenir des Mérignacais se retrouve dans les deux autres temps forts de cette réunion : le rapport sur le développement durable, présenté par David Charbit, consultable sur le site de la Ville, et dans la délibération consacrée au déménagement de Castorama.
Restructurer Mérignac Soleil
Le Conseil a adopté le principe d'accompagner l'enseigne de bricolage dans son déplacement futur. Cette opération libérera un espace de 29 736 mètres carrés, zone de Chemin Long. Sur ces presque trois hectares, le long de l'avenue Kennedy, la commune et la Métropole veulent voir s'installer des logements, notamment à caractère social, conformément au projet des 50 000 logements qui prévoit la création d'habitations le long des axes de transport en commun. C'est en effet là que devrait passer la future extension du tram A, si le principe est adopté.
« Le projet, rappelle Thierry Trijoulet, adjoint chargé des grands projets urbains, vise à restructurer globalement la zone commerciale de Mérignac Soleil […] avec le développement de logements abordables, sociaux et en accession. Il implique un renouvellement commercial et la restauration d'une trame paysagère dans un site aujourd'hui dominé par le bitume ». La création d'espaces verts et une harmonie architecturale du futur ensemble font partie des conditions posées. « Cette opération sacralise la mutation de cette zone », commente Gérard Chausset (EELV). Toutes les composantes de l'assemblée soutiennent le projet. Le maire y voit même la « préfiguration du Mérignac de demain »
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