Back to top

Ce qu’il faut faire pour une alliance de gauche durable

Accueil » Ce qu’il faut faire pour une alliance de gauche durable

En quelques mois, entre le tremblement de terre en Haïti, la tempête Xynthia, les inondations du Var, la marée noire en Louisiane, les inondations au Pakistan, le feu en Russie, un chapelet d’aléas climatiques a donné lieu à des catastrophes naturelles du seul fait, la plupart du temps, de l’indifférence des hommes et de notre société aux risques écologiques, à laquelle il faut ajouter la cupidité et l’injustice sociale de notre société.

La transformation écologique de son modèle économique basé sur la croissance de la consommation et le gaspillage des ressources naturelles comme des biens est plus que jamais urgente. Elle ne pourra s’opérer qu’avec la radicalité qui consiste à résoudre les problèmes à la racine.

Ainsi, diminuer les émissions de gaz à effet de serre, c’est d’abord réduire l’utilisation de la voiture et des transports routiers au profit des transports collectifs avec toute la recherche-développement qui doit accompagner cette mutation sociale avant d’attendre notre salut d’une hypothétique voiture propre !

Réduire la cause des algues vertes en remettant en cause le modèle de l’élevage intensif n’est pas la même politique que construire une usine pour les traiter, même si elle s’avère utile.

Maintenir l’équilibre entre la ville et la ruralité, c’est d’abord revaloriser des revenus issus d’une production agricole saine et moins polluante. Cela passe aussi par une politique brisant le monopole de la grande distribution et le dogme du toujours moins cher. Défendre la biodiversité suppose de s’interroger sur l’utilité de la maïsiculture ou bien de l’utilisation non raisonnée des pesticides dans la viticulture, sujet tabou au pays du vin.

Mais, au-delà des grands principes et des théories, cette transformation sociétale ne se fera pas sans les citoyens aux côtés d’une nouvelle gouvernance mondiale mais également locale. Prendre aux nantis pour donner aux pauvres est nécessaire et urgent, mais passer du libéralisme à la régulation, évolution évidemment incontournable, sera insuffisant pour retrouver un équilibre viable pour tous. Il faudra choisir entre le mythe d’une croissance infinie et la « finitude » de la planète. À côté des grandes questions de société habituelles, nous devons réinterroger notre quotidien. Que consommons-nous ? Que produisons-nous ? De quelle façon nous déplaçons-nous ? Comment nous comportons-nous ?

Il nous faudra sortir de nos contradictions et proposer une alternative durable, répondre au désarroi et à la souffrance. Revenir aux valeurs républicaines avant qu’elles ne soient liquidées tout en proposant avec les citoyens une évolution profonde de notre éthique de vie.

Pour ce faire, la gauche devra se doter d’une éthique politique durable pour reconquérir la confiance des citoyens. La diversité, la parité, le non-cumul des mandats pour les parlementaires dès 2011, l’exemplarité, ces vertus toujours recherchées par les écologistes devront être étendues à tous.

À mes yeux, cinq engagements seront nécessaires pour une alliance durable de la gauche et des écologistes : l’éthique dans l’exercice de la fonction, l’équité dans les choix sociaux et économiques, la solidarité avec les personnes âgées et les plus fragiles, la rigueur dans les dépenses publiques, une vision de l’avenir et des décisions basées sur le développement durable ; c’est-à-dire protéger le patrimoine et l’environnement pour les générations futures tout en assurant un développement économique soutenable et digne pour tous.

La gauche est à la croisée des chemins. L’écologie politique républicaine incarnée par les écologistes peut prendre sa part à la nouvelle matrice politique dont nous avons besoin pour l’alternance en 2012. Nous sommes prêts pour faire la synthèse entre le mythe de Robinson Crusoé seul sur son île et celui de Robin des Bois, qui combat l’injustice.

Gérard Chausset

Adjoint (verts) au maire de Mérignac (33)

Partager