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Mon point de vue
Si la gestion du Pin Galant est bonne, il n'empêche que cet outil culturel de qualité vend des spectacles parisiens la plupart du temps qui ont eu déjà un franc succès. Rien de blamable en soit sauf qu'on pourrait attendre plus d'ambition culturelle d'un tel outil. La bonne gestion n'est pas un "laisser passer", faire un peu de place à de la création culturelle ou une résidence d'artiste serait souhaitable. D'autre part les tarifs de ce type de programmation ne permettent pas non plus une grande diversité sociale parmi le public ou règne le "cheveux blanc..
Olivier delhoumeau
A chaque fin d’année, le Conseil municipal examine le compte rendu d’exploitation de la société d’économie mixte Mérignac Gestion Équipement (MGE) qui gère le Pin Galant.
Traditionnellement chargé de cette mission, l’adjoint aux finances, en l’occurrence Jean-Marc Guillembet, a livré les principaux résultats de l’exercice 2016–2017. Pour résumer, ceux-ci sont bons sans être exceptionnels.
Ainsi, 86 spectacles ont été proposés contre 75 la saison précédente (2015–2016). Malgré cette hausse, le volume des représentations accuse un repli : 100 contre 114 en 2015–2016. Avec pour corollaire une diminution du nombre de spectateurs. De fait, la fréquentation repasse sous la barre des 100 000 personnes (98 477 exactement) tandis qu’il y en avait eu 105 159 sur la période 2015–2016. Jean-Marc Guillembet avance plusieurs raisons : « Des annulations plus fréquentes et surtout, l’arrêt de la programmation jeune public à La Glacière qui faisait monter les chiffres de participation de façon importante ». D’autre part, l’élu a pointé la réduction des propositions de spectacles grand public en série. En dépit de ces aléas, l’objectif des 87 300 spectateurs prévus a été dépassé.
Succès de l’abonnement libre
Parmi les éléments de satisfaction, l’adjoint aux finances a souligné le succès de l’abonnement libre, mis en place par la nouvelle direction du Pin Galant (Philippe Prost). Plus souple que son pendant thématique, « la formule libre permet de piocher un certain nombre de spectacles dans la panoplie de la programmation ». Sur les 98 477 spectateurs de l’année écoulée, l’auditorium a attiré un tiers d’abonnés. Avantageux en termes de visibilité de trésorerie, ce levier peut avoir son revers : une érosion des recettes liée aux réductions tarifaires.
L’espace congrès en baisse
Pour l’activité congrès, le constat est plus inquiétant. La location de journées (127) chute d’environ 20 %. Plusieurs raisons à cela. D’abord, certaines écoles de danse ne viennent à Mérignac qu’une année sur deux. En outre, les grands comptes qui utilisaient ce lieu pour des conventions ont fait défaut. « Il est clair que le Pin Galant subit de plein fouet la concurrence des autres structures métropolitaines », reconnaît Jean-Marc Guillembet. Toutefois, l’espace congrès a profité d’une embellie sur le créneau des organisations de concours.
Entre les manifestations, les journées de montage et de démontage, le Pin Galant a été occupé 265 jours par an. Ses recettes de partenariat ont augmenté, passant de 176 000 à 211 000 euros. La compensation financière de la Ville à travers MGE s’élève à 2,16 millions. « Le rapport chiffre d’affaires sur compensation financière est excellent puisque depuis trois ans, le Pin Galant s’autofinance à plus de 60 %. Peu de salles en France peuvent revendiquer un tel taux. » Entre le différentiel de TVA et la redevance d’affermage, MGE a reversé 218 457 euros à la Ville.
Margnes versus Chausset
Dissonant des autres points de vue exprimés, Gérard Chausset souhaiterait un outil plus audacieux en matière de création. Comme il l’avait déjà affirmé l’hiver dernier, « on pourrait y travailler dans le cadre de la DSP (délégation de service public) ». La réflexion a fait bondir Daniel Margnes, adjoint à la culture et président de MGE. « Le mécanisme est figé au moment où on crée une DSP. Maintenant, lors du renouvellement de celle-ci, on pourra éventuellement explorer cette piste avec l’ensemble des groupes municipaux », a-t-il commencé.
Pour lui, ajouter de la création à la diffusion de spectacles ferait grimper le montant de la subvention municipale à 4 ou 5 millions. « Nos dépenses seraient lourdement plombées, c’est sûr ! Et je ne suis pas sûr que notre attractivité y gagnerait. » D’autant que d’autres structures de l’agglomération sont déjà dans cette logique.
Et Daniel Margnes de reprocher à Gérard Chausset « de faire de la parlotte pour exister devant la presse et quelques collègues ». Avant de l’inviter à réviser ses fiches pour intégrer l’historique de la DSP culturelle. « C’est une attaque personnelle », s’est tendu son interlocuteur. Daniel Margnes : « Non, tu fais le ‘‘ répète Jacquot ’’. » Chausset : « Ce qui est excessif est insignifiant. Je fais une critique de fond, tu n’es pas obligé de répondre comme cela, c’est très déplacé. La DSP sur l’eau a été revue. Une DSP culturelle n’est pas gravée dans le marbre. Des choses peuvent être corrigées. Le Pin Galant n’est pas un totem. » Bien qu’ils appartiennent à la même majorité, les deux élus ne passeront pas Noël ensemble, c’est sûr !
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