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TRANSPORTS.--
Retour la semaine prochaine aux horaires d'hiver, après six semaines de
basse fréquence. Avec parfois vingt minutes et plus d'attente pour les
voyageurs
Un tram au ralenti Vingt
minutes d'attente dimanche à la gare, entre 18 et 22 heures, pour le
tram de la ligne C : surprise des Parisiens débarquant de Montparnasse.
Dix-huit minutes d'attente lundi matin, peu après 9 heures, pour
rejoindre Bordeaux depuis la station Forum à Talence. Une rame toutes
les dix minutes hier en matinée pour gagner la gare depuis la place de
la Bourse… En période estivale, le tram circule au ralenti, voire au
compte-gouttes : le 15 août il fallait patienter, en pleine journée,
vingt à trente minutes pour attraper une rame. Premier
réflexe : pester, en se disant que quand même, un tram toutes les vingt
minutes, ça ne ressemble à rien. Deuxième possibilité : essayer de
comprendre, auprès de Veolia d'abord, mais la société en charge de
l'exploitation du réseau renvoie sur la Communauté urbaine. Fréquences
et horaires sont en effet encadrés par le contrat, élaboré en 2000, qui
lie, pour quelques mois encore, la CUB et l'exploitant (voir
ci-contre). « Veolia applique les demandes communautaires » confirme
Philippe Müller, directeur des déplacements urbains à la CUB.
Presque deux fois moins de voyageurs.
Alors, comment sont déterminées ces fréquences ? « Pour l'été, du 15
juillet au 31 août, nous demandons un certain nombre de "services". Ce
taux correspond à un pourcentage du nombre des rames circulant l'hiver.
Concrètement, 70 % du lundi au vendredi, 60 % le samedi, et 30 % le
dimanche. Il y a donc une baisse certaine… mais moindre que la baisse
du nombre de voyageurs, quasiment divisé par deux. Sur un mois d'hiver,
nous arrivons à 8 millions de voyages, contre 4,5 millions sur un mois
d'été » Pourtant,
si on s'amuse à regarder les fréquences estivales du tram dans d'autres
villes, ces intervalles dépassent rarement les 13 ou 15 minutes. «
Après, c'est une question d'argent. Tout kilomètre représente une
dépense, en partie seulement remboursée par les recettes des billets,
rappelle Philippe Müller (1). Pour une bonne gestion des deniers
publics, il paraît logique d'adapter les fréquences à l'afflu ence »
« Pas sérieux ».
Jusqu'à un certain point, tempère Gérard Chausset, vice président de la
CUB en charge des « transports de demain ». « Vingt minutes et au delà,
ça n'est pas sérieux pour un service public ! De toute façon, je trouve
toutes ces distinctions entre "heures de pointe" et "heures creuses",
"horaires d'été" et "d'hiver" dépassées par rapport à l'évolution des
modes de vie. Il faut que nous travaillions sur des horaires plus
lisibles. Et il nous faut réfléchir en terme de "cadencement" : que les
gens soient sûrs que leur tram passe toutes les cinq, dix ou quinze
minutes. Le personnel doit aussi accepter certains ajustements. Il faut
adapter les horaires aux usagers, non aux salariés ». Du
côté du personnel justement, ces aléas dans les fréquences inspirent
une analyse radicalement différente. « Il y a moins de fréquences car
la "période été" a été resserrée entre le 15 juillet et le 31 août,
alors qu'elle commençait début juillet avant. Du coup, beaucoup de
conducteurs prennent leurs vacances en même temps, estime David
Bimboire, représentant de la CGT. Si on veut plus de fréquences, il
faut plus de personnel ! » (1)
L'exploitation du réseau des trams et bus est déficitaire, ici comme
dans les autres villes de France : la CUB verse chaque année à Veolia
une subvention (130 millions d'euros cette année) pour compenser ce
déficit.
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