TRIBUNAL. Le collectif opposé au tracé nord veut faire annuler la décision prise par la CUB
Ils n'ont pas dit leur dernier mot. Les membres du collectif opposé au passage de la future ligne D par la barrière du Médoc ont déposé près d'une centaine de recours devant le tribunal administratif de Bordeaux depuis le 17 février. « Soit près de 400 kilos de dossiers », lance Dominique Morgeau, président de l'association des professionnels de la barrière du Médoc, au Bouscat.
Ces recours individuels et collectifs ont un but unique : annuler la délibération votée à une large majorité par les élus de la Communauté urbaine, le 6 novembre dernier. Décision qui valide la réalisation de la ligne D par l'itinéraire partant des Quinconces jusqu'à Eysines Cantinolle, en passant par la rue Fondaudège et la barrière du Médoc.
« Concertation biaisée »
Ces requêtes, portées par les associations de commerçants, de riverains et d'habitants du quadrant nord-ouest de l'agglomération pointent des « erreurs administratives » dans le dossier de la ligne D du tramway.
Selon eux, la concertation sur le projet n'a pas été correctement conduite par la CUB alors qu'elle avait, par délibération, fixé un cadre pour la mener.
« En pleine consultation, elle a postulé à des aides de l'État, débloquées par la loi du Grenelle de l'environnement, relève Jean-Louis Moura, président de l'association Tram en Jalles. Dans son dossier, ne figurait qu'un seul axe, celui du corridor nord par la barrière du Médoc alors que d'autres tracés étaient à l'étude pendant la concertation. »
Le collectif, qui défend la construction d'une ligne de tramway desservant le quadrant nord-ouest de l'agglomération par un corridor sud passant par la barrière Saint-Médard, l'avenue de Lattre-de-Tassigny puis se divisant en deux branches, l'une vers Saint-Médard, l'autre vers Eysines, reproche aussi aux élus de la CUB de ne pas avoir « présenté tous les documents comparatifs des différents tracés en sa possession durant la concertation », poursuit Marc Guion de Méritens, président du comité de quartier de Caudéran.
La CUB s'y attendait
Ainsi, la population n'aurait pas été informée du coût réel des deux tracés en balance, « aménagements, acquisitions foncières et déplacement des concessionnaires inclus », précise Astrid Anquetil, commerçante à la barrière du Médoc.
Autre argument mis en avant dans les recours déposés : toujours durant la concertation, la CUB a confié une étude préliminaire à Egis-rail sur le corridor nord. « Une démarche illégale, selon Jean-Louis Moura, car elle représente la première phase d'un marché de maîtrise d'oeuvre. C'est sur ce même motif qu'une délibération de la CUB sur le Métro Val a été annulée en 1996. » Les membres du collectif n'ont par ailleurs pas oublié d'écrire au préfet pour qu'il intervienne lui-même dans le dossier.
Aux recours, la CUB y est habituée. « Sur tout et n'importe quoi, on est maintenant attaqués », nous confiait, il y a quelques semaines, le vice-président en charge des transports de demain, Gérard Chausset. La justice a deux ans pour examiner ces recours sur le fond. « Nous voulons un tramway qui desserve le quadrant nord-ouest en répondant à l'intérêt général. Avec le tracé acté par la CUB, des villes seront doublement servies avec le tram-train du Médoc, d'autres n'auront rien », martèlent les membres du collectif.
Où se situe réellement l'intérêt général ? D'autres habitants du quadrant en ont défendu une autre vision, par le corridor nord.
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