MÉRIGNAC, TRAMWAY. Plus de 200 personnes ont participé jeudi soir à la réunion publique sur la troisième phase. Les riverains concernés ont pris connaissance des plans du tracé
«Si nous venons devant vous ce soir, c'est que, globalement, ce projet nous satisfait. Si c'était à prendre ou à laisser comme ça, il n'y aurait pas matière à débat. »
Présent à la réunion publique sur la 3e phase du tramway, le maire a marqué d'emblée sa position. À fond derrière la chèvre tout en ménageant le chou. « Mon rôle, c'est d'innover mais aussi de protéger les Mérignacais qui ne trouveraient finalement pas leur compte dans cette importante évolution. Si votre cause est défendable, je serai toujours là pour la défendre devant la CUB », a-t-il rappelé. Entre griefs et demandes d'éclaircissement, la soirée fut ponctuée de nombreuses interventions.
Densification urbaine
Mobilisés en nombre, les habitants de La Chênaie regrettent déjà la condamnation des deux sorties de leur résidence, au débouché de l'avenue de Lattre-de-Tassigny. La faute au placement de la plateforme de 6 mètres de large sur le bord sud de la chaussée. « Toutes les hypothèses ont été étudiées. Cette solution était la moins mauvaise en termes de circulation et de sécurité routière », justifient les techniciens. Les automobilistes de La Chênaie devront donc se résoudre à emprunter la rue du Pont-de-Madame. « Vous allez nous obliger à passer chez le voisin pour accéder chez nous », a relevé un riverain. Pour autant, l'accessibilité piétonne sera conservée avec la station tram du Pin Galant. D'aucuns pressentent déjà des difficultés de stationnement supplémentaires les soirs de spectacle. « L'objectif de la CUB est de réduire l'usage de la voiture, en incitant les gens à prendre les transports en commun pour se rendre au Pin Galant », défend Gérard Chausset, vice-président (Verts) en charge des transports de demain.
Pourquoi l'option de Lattre-de-Tassigny jusqu'à la mairie, préconisée par une étude de janvier 2009, n'a-t-elle pas été retenue ? « Le choix d'Utrillo émane de la mairie, revendique Michel Sainte-Marie. Le tramway desservira ainsi les 332 logements sociaux de la cité Yser. Sur ce point, Domofrance a fait savoir qu'il envisageait de rénover et d'augmenter le nombre de logements. De plus, les Ardillos seront à terme déconstruits et reconstruits avec un quasi-doublement de logements sociaux. »
Et ce programme de densification devrait se poursuivre dans le temps avec l'urbanisation des quatre hectares du terrain dit Sipoli, entre la résidence du Clos du Renard et la rue du Général-de-Castelnau.
Bruno Mallec, chargé du suivi de l'extension, a détaillé l'impact du tracé sur le bâti. « Le but de cette 3e phase est de limiter au maximum les acquisitions. »
En clair, la CUB rachètera très peu de bâtiments promis à la démolition. Cette procédure concernera néanmoins l'immeuble du magasin Mérignac Santé (avenue de Lattre-de-Tassigny), la médecine du travail (rue Ouley). Un troisième bâtiment, à proximité du Simply Market, fera logiquement les frais de cette extension. S'agissant des Frères-Robinson, les techniciens ont garanti que la plate-forme, placée à gauche, n'empiétera pas sur l'emprise actuelle de la route. La modification la plus significative concernera la mise en impasse de la rue Giraudoux (résidence Le Lac). Et la mise en sens unique de la rue Alphonse-Daudet jusqu'au centre des impôts.
Effet de saturation
Autre point problématique relevé par les utilisateurs de l'échangeur 9, l'installation de feux au croisement entre la sortie de la rocade et les rails du tram. D'autant que ce dernier sera prioritaire sur les voitures. Beaucoup craignent une saturation et l'utilisation de la bande d'arrêt d'urgence de la rocade. Pour Gérard Chausset, cette file d'attente devrait être limitée par un cadencement toutes les dix minutes. De plus, la réalisation d'un parc relais à l'extérieur de la périphérie vise à capter des véhicules en amont du pont. Autres modifications attendues à plus ou moins long terme : l'élargissement de l'avenue de Magudas en limite de la zone du Phare, l'allongement de la voie d'accès à la rocade... et la création d'une piste cyclable le long de cet axe, qui génère actuellement 26 000 véhicules par jour.
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