Vendredi 26 août 2011 à 06h00 | Mis à jour le 26 août 2011 à 08h28 Par Jean-Paul Vigneaud |
2 | commentaire(s) |
Bordeaux
Un forage a été réalisé en urgence pour compenser les sources polluées du Thil et de la Gamarde qui fournissaient jusqu'au début de l'été encore 25 % de l'eau nécessaire à l'agglomération de Bordeaux
Les sources du Thil et de la Garmarde qui fournissaient jusqu'au début de l'été encore 25 % de l'eau nécessaire à l'agglomération de Bordeaux sont toujours condamnées. Par sécurité. L'eau captée ici porte toujours des traces de perchlorate d'ammonium, une substance chimique qui émanerait du site de la SME (ex SNPE).
Cette affaire a fait grand bruit mi-juillet et poussé la CUB et la Lyonnaise des eaux, gestionnaire du réseau, à prendre des décisions urgentes pour créer un nouveau lieu de captage et compenser en partie la production des sites défaillants.
Pour initier le projet de mise en régie, Vincent Feltesse a fait appel à un expert : Nicolas Gendreau. Ce dernier arrivera à la CUB en septembre. L'intéressé était directeur général adjoint à Eau de Paris, en charge de la production et de la distribution. Nicolas Gendreau a fait polytechnique et il est ingénieur du génie rural, des eaux et des forêts. Après plusieurs années au Cemagref - où il a participé à la réflexion sur la prise en compte du risque d'inondation dans l'aménagement du territoire - il a travaillé au Conseil général des Hauts-de-Seine comme directeur de l'eau, en charge de l'assainissement et de l'aménagement des berges de Seine.
Un forage de 17 mètres
Après analyse, la Lyonnaise des Eaux s'est rabattue sur la source de Cap de Bos, au milieu des bois, sur la commune de Saint-Médard en Jalles. L'une des plus vieilles sources d'approvisionnement de la zone urbaine. Depuis 1910, en ces lieux, l'eau sort de terre naturellement et alimente la station de Gageac après avoir voyagé dans 6 kilomètres de canalisation. Dans les années 80, ce point d'approvisionnement a été réaménagé avec un vrai puits et un système de pompage performant : 300m3/heure.
« Ici, nous savions que nous avions la possibilité de faire un forage », explique Antoine Bousseau, directeur régional de la Lyonnaise des eaux « Le problème n'était donc pas de chercher une nouvelle source mais d'obtenir les autorisations nécessaires et de trouver une entreprise capable de réaliser le chantier au mois d'août. Un vrai défi. »
L'entreprise a fini par être dénichée en Auvergne et le forage réalisé entre le 10 et le 18 août. Les travaux sont aujourd'hui dans leur phase finale. Comme ont pu le juger hier matin les représentants de la CUB, son président Vincent Feltesse en tête. Le forage fait 17 mètres de profondeur et fait remonter l'eau du miocène, une eau qui s'accumule ici depuis 20 millions d'années.
Ce nouveau lieu de captage produira 500 à 600 m³ d'eau par heure. 200 à 300 de plus que le puits voisin. Il entrera en service début septembre et alimentera le réseau jusqu'au centre de Bordeaux. Coût de l'opération : 300 000 euros.
Cela ne compensera évidemment pas les sources du Thil et de la Gambarde. Cela permettra toutefois de répondre aux besoins, notamment ceux de la rentrée. En attendant de faire mieux. Comme installer une usine de traitement au Thil et à Gambarde afin de débarrasser l'eau des traces de perchlorate. Des études sont en cours pour voir quelles sont les possibilités en la matière et évaluer les travaux.
La CUB dépose plainte
Vincent Feltesse, président de la CUB, est conscient des difficultés à venir. Lorsqu'on lui parle des coûts éventuels de ces investissements, il rappelle qu'il y a un pollueur supposé et que celui-ci pourrait être amené un jour à rendre des comptes.
« Nous allons déposer plainte au pénal, comme nous l'avons fait lors de la pollution précédente. C'est indispensable pour qu'il y ait une vraie enquête et que les responsabilités soient clairement définies. »
Vincent Feltesse, président de la CUB, a consacré sa première visite de rentrée, hier matin, aux chantiers engagés sur le réseau d'assainissement et d'alimentation en eau. Un choix « d'actualité ». D'eau on n'arrête pas de parler depuis juin (l'annonce de la mise en régie du réseau, la pollution…) et d'eau on a bien failli aussi avoir très peur le 2 août dernier.
Ce jour-là, vers 15 heures, l'agglo a connu l'un des plus gros orages de son histoire. Selon la Lyonnaise d'eau, « une situation jamais vécue depuis 29 ans », soit le terrible orage de juin 1982, au cours duquel Bordeaux a été inondé. Ce qui a conduit la CUB à créer « Ramsès », un système anti-inondation exemplaire.
Le 2 août, vers 15 heures, il est tombé ce qu'il tombe généralement en un mois. 40 à 60 millimètres d'eau en une heure. Un tel volume d'eau que tous les bassins de rétention (pas moins de 130 répartis sur toute l'agglo) se sont totalement remplis. 400 000 mètres cubes d'eau retenus. Un chiffre jamais atteint à ce jour. Sans ce dispositif, l'eau aurait dévalé jusqu'à la Garonne et la rencontre aurait été catastrophique, le fleuve étant à ce moment-là à marée haute, très haute même (coefficient 108).
Autant dire que Ramsès a évité le pire. « Il y aurait eu 1 à 2 mètres d'eau sur les quais » souligne Vincent Feltesse en se réjouissant des résultats obtenus et de l'action menée. « Pour la CUB, ce sont des investissements considérables mais l'on voit aujourd'hui leur utilité. »
La CUB n'a pas pour autant terminé les travaux nécessaires. Il ne suffit plus de retenir l'eau, il faut la renvoyer dans le fleuve après l'avoir traitée pour ne pas polluer. Ce sera le travail de la future station Louis Fargue à Bordeaux, une station en cours de construction dans le quartier des Chartrons et dont on déjà longuement parlé dans ces colonnes.
96 millions d'euros de travaux. Comme la délégation de la CUB a pu le juger, hier, c'est un chantier XXL. Il a débuté il y a 26 mois et se terminera dans une trentaine de mois. La station commencera toutefois à traiter l'eau à compter de cet automne les petits volumes courants soit dit l'eau « par temps sec ».
J.-P.V.
Les Annonces | autour de Bordeaux |
---|
T4 et plus 86m² - 285 000 € BORDEAUX | Maison / Villa 118m² - 374 000 € BORDEAUX | Nissan Qashqai 26 300 € BORDEAUX |
|
MusiqueNET TRADIO
JeunesseLes etoilesDe Toulenne
ACCSL
Toutes les associations du Sud-Ouest
| |||||||||
|
26/08/2011, à 20h55 Alertez
Réagir
26/08/2011, à 12h37 Alertez
moi je bois que de l'eau du robinet filtré en carafe!!
Réagir