Usages en mutation

Après Pessac mercredi, la concertation sur le nouveau réseau TBC (tram et bus de la CUB) faisait étape hier soir à la Maison des associations. Attendu par une centaine de personnes, Keolis, le nouveau délégataire, a tenté de convaincre les usagers du bien-fondé de son projet de refonte. Un projet construit, selon Bruno Danet, directeur général, « pour répondre aux nouveaux besoins de mobilité des habitants ».

Avec l'ambition de battre en brèche un certain nombre d'idées reçues autour des transports en commun. « Jusqu'à présent, la construction d'un réseau s'envisageait en fonction de la notion d'heure de pointe. Or seuls 35 % des salariés arrivent ou quittent leur travail aux heures de pointe », détaille-t-il. Keolis prétend avoir tenu compte de l'évolution des rythmes de vie.

Des bus vers Mérignac-Soleil

À Mérignac, la vraie nouveauté passe par la création de la Citéis 42. Ces navettes ont pour fonction d'emprunter de nouvelles lignes organisées en boucle au coeur des quartiers. En l'occurrence, le terminus de la Citéis 42 est fixé au Domaine du Lucatet. L'itinéraire dessert Mérignac-Centre, Mondésir, Saint-Augustin, La Fontaine d'Arlac, Le Burck, Pape Clément (à Pessac).

Dans le nouveau jargon proposé, les « Lianes » désignent des lignes à niveau élevé de service. Leur particularité : elles sont complémentaires du tram et offrent des passages cadencés, avec une fréquence de 10 à 15 minutes. La 42 tracera son sillon des Quinconces à l'aéroport de Mérignac via Mérignac-Soleil, le centre-ville, Mondésir et la barrière Judaïque. Pourquoi Mérignac-Soleil ? Afin de combattre une autre idée reçue selon laquelle les usagers des galeries marchandes ne seraient que des pousseurs de Caddie. « Les centres commerciaux ont mué en lieux de vie. Les gens s'y donnent rendez-vous sans forcément pour consommer. D'où l'idée d'améliorer l'accessibilité en vue d'offrir une alternative à la voiture », justifie Bruno Danet.

Desserte de l'aéroport

La desserte de l'aéroport et des zones d'activités longeant l'avenue J.-F. Kennedy représente un enjeu majeur. Car le secteur draine plusieurs milliers d'emplois. Dans la version actuelle du projet, d'autres Lianes traversent Mérignac de part en part, comme la 1. Laquelle dessert la zone du Phare et Beaudésert jusqu'à Labatut et La Glacière. Puis elle file d'un côté vers les 5 Chemins et, de l'autre, vers Bègles et les Rives d'Arcins.

La ligne 16 est aussi confortée dans l'offre de Keolis. Son itinéraire passe toujours par la cité des Pins et Capeyron, et s'étire jusqu'à la gare Saint-Jean. Elle effectue par ailleurs un retour au plus près du centre-ville. « Pour l'instant, elle s'arrêterait rue Curie car nous sommes confrontés à une difficulté technique pour l'emplacement du terminus. Il faut pouvoir stocker jusqu'à trois bus avec une aire de retournement », explique Gérard Chausset, conseiller communautaire et vice-président délégué aux transports de demain.

Disparition de la ligne 50

À la faveur de ce réaménagement, il va de soi que des lignes existantes disparaîtraient, comme la 46 (remplacée par la Citéis 42) ou la 50. En attendant la mouture définitive, la concertation se poursuit. Les élus adopteront le nouveau réseau fin novembre, pour une mise en service le 22 février 2010.

Hier, outre la présentation du projet, les interventions du public ont été nombreuses. Elles feront l'objet d'une mise en perspective dans notre prochaine édition.