Le cas Marie Bové divise les Verts de Gironde

Il y a du rififi chez les Verts de Gironde. La candidature de Marie Bové, la fille du député européen, propulsée par Noël Mamère, pour conduire la liste Aquitaine Écologie aux prochaines élections régionales est loin de faire l'unanimité. Vendredi soir, les Verts de la Gironde se sont retrouvés pour désigner le vivier de candidats présentés à leurs partenaires d'Europe Écologie lors de la constitution finale des listes. « On ne peut pas parler de rejet , mais il est vrai que la candidature de Marie Bové fait débat, et personne ne peut dire aujourd'hui si elle sera ou non notre candidate », explique Gérard Chausset, élu de Mérignac.

Les trois premiers candidats retenus par les Verts de Gironde sont, chez les femmes, Monique de Marco, conseillère régionale sortante (Talence), « notre meilleure candidate » selon Stéphane Saubusse, le secrétaire général du mouvement en Gironde, Marylin Chabanol (Bordeaux), Peguy Kancal (Bordeaux). Chez les hommes, Stéphane Saubusse (Le Pian-Médoc), Michel Daverat (Arcachon), sortant lui aussi, et Pierre Hurmic (Bordeaux) sont arrivés en tête. Ils seront confrontés à ceux d'Europe Écologie désignés dans les prochains jours. Marie Bové y figurera en bonne place. La procédure de panachage des deux listes devrait être établie elle aussi. Les Verts et leurs partenaires auront alors jusqu'au 28 novembre pour trouver un accord. « Je ne suis pas inquiète », nous a précisé hier soir Marie Bové, persuadée que « passé le coup de stress » de l'annonce de sa candidature, le « consensus se fera » autour d'elle, d'autant plus facilement qu'elle est en train de négocier les conditions de son départ de la Communauté urbaine de Bordeaux où elle est, rappelons-le, salariée du groupe socialiste.

Hors des courants des Verts, les conseillers municipaux bordelais d'opposition, Pierre Hurmic et Marie-Claude Noël, n'apparaissaient pas initialement conviés à présenter leur candidature... Mais ils ont réussi à mettre le courant de Noël Mamère en difficulté. « Je me battrai pour qu'il n'y ait pas de tête de liste qui soit collaborateur du Parti socialiste, assure Pierre Hurmic. A la CUB, nous avons affronté les socialistes sur plusieurs grands dossiers. Et Mme Bové est, je suppose, proche des positions politiques qu'on combat. Par exemple, elle a signé la pétition pour la LGV, alors que nous sommes contre ! »

« Certains d'entre nous ont vécu très difficilement que ce soit dans le vivier des collaborateurs socialistes de la Communauté urbaine qu'on aille chercher notre tête de liste. En outre, depuis l'émergence et le succès d'Europe Écologie, nous insistons sur notre volonté de rassemblement des écologistes et d'autonomie ! »

JEAN-BERNARD GILLES et Patrick Faure