BASSENS.-- Près de trois cents personnes ont participé lundi soir
à la réunion d'information sur la troisième phase de
construction des transports en commun
Le
tram ou le busway ?
Depuis un peu plus d'un mois, le tram est
à Bassens. Enfin à ses portes, tout comme celles de
Carbon-Blanc. La ligne A s'arrête désormais au Grand Came,
bouclant sur la rive droite la deuxième phase de la mise en
place de transports en commun en site propre. « Nous avons dû
attendre longtemps mais nous avons le tram à Bassens », se
satisfaisait Jean-Pierre Turon en introduction de la réunion
publique sur la phase suivante, lundi soir à la salle des
fêtes Jean-Jaurès pleine comme? un tram aux heures de
pointe. En cette période estivale, l'affluence montre bien
l'intérêt voire l'engouement de la population pour ce type de
transport nouveau, dont ne se souviennent que les plus anciens
quand l'agglomération bordelaise en était pourvu en abondance.
« Nous n'allons plus nous arrêter », promet aujourd'hui Gérard
Chausset, vice-président de l'association « Transports de
demain » à la CUB. Avec trois responsables techniques de la
collectivité, il était donc venu consulter les habitants : où
et quel type de transport en commun protégé voulez-vous dans
le prolongement de cette ligne A pour? après-demain
?
À la CUB, on penche? Rien
n'est figé, tout est ouvert, la discussion est lancée : autant
d'expressions entendues lundi? pas vraiment exactes et cela
semble normal. On sait déjà qu'un premier itinéraire passant par le
bourg de Bassens et revenant sur le centre de Carbon-Blanc a
été abandonné : pas assez d'emprise pour faire passer les 24
mètres que nécessitent la mise en place des différentes voies
de circulation (1). Dans le fil du terminus « La Gardette /
Bassens / Carbon-Blanc », on se dirigerait donc sur l'avenue
des Griffons jusqu'au Château Beaumont, puis obliquerait à
droite sur l'avenue Vignau-Anglade jusqu'au centre-ville de
Carbon-Blanc. C'est sur ces bases préétablies que les
Bassenais sont amenés à amender un cahier de consultation sur
la configuration de cette ligne. La grande question concerne
le choix du mode de transport en site propre pour cette
extension. Dans leur présentation globale des enjeux sur
l'agglomération puis locale de la mise en place sur Bassens et
Carbon-Blanc, Etienne Lhoret (directeur de la mission tramway)
et Géraldine Di Mattéo, chef de projet déplacements urbains
ont voulu faire preuve d'une neutralité de technicien. Mais
leur exposé sur les mérites du bus à haut niveau de service
(BHNS) alias busway était? vibrant, Nantes étant aussi la
référence en la matière, où tram et busway cohabitent. Autre
indice notoire : en évoquant le planning des études
préalables, M. Lhoret a clairement déclaré que pour Bassens,
ces études allaient être décalées par rapport à celles
concernant le tram. Preuve? que l'option Busway semble bien
ancrée dans les méninges cubistes?
Le maire prend le tram. Le maire Jean-Pierre Turon n'est guère
enclin à prendre ce type de bus aux voies protégées,
desservant aussi régulièrement que le tram la population au
fil d'arrêts aussi cossus que ceux de son grand frère. « Je
milite pour le tramway et le trop faible ratio de population
que l'on peut m'opposer ne tient pas », déclarait-il. « Nous
pourrions avoir d'avantage d'habitants mais 60 % de la commune
est occupée par la zone d'activité industrialo-portuaire qui
rapporte, je crois, de l'argent à la CUB. » Et d'avancer
l'argument de la continuité qu'apporterait le tram, sans
rupture de charge à la Gardette. En septembre débuteront les
études de tracés, de fréquentation, d'exploitation et de coût
de tout cela. La population sera invitée à s'exprimer aux
différentes étapes, de la proposition du mode de transport
jusqu'au démarrage des travaux prévus à l'horizon
2012. (1) Transports en commun, piste cyclable, trottoir
piéton, voies pour automobiles.
| |