PS.-- Le secrétaire fédéral, Alain Anziani, doit faire face
aux revendications pressantes des écologistes qui réclament
deux cantons. Mais il s'étonne de leur flottement pour
rejoindre Alain Rousset à Bordeaux
Le «
tout ou rien » des Verts
Les discussions, palabres et autres marchandages sont
l'ordinaire de la gauche en période préélectorale. Après les
revers des présidentielles et des législatives, socialistes,
Verts et communistes ont compris que leur électorat est
demandeur de listes d'union, condition impérative de la
revanche. C'est pourquoi plusieurs réunions ont déjà eu lieu
entre socialistes d'un côté, Verts et communistes de l'autre.
A tour de rôle. Si, en d'autres temps, l'union entre PS
et PC fut un combat, il n'en est plus de même aujourd'hui. Les
Verts représentent désormais la deuxième force de la gauche
sur le plan départemental. Les discussions bilatérales n'ont
plus lieu d'être, ce qui complique encore plus les
négociations. C'est pourquoi le Parti socialiste s'appuie sur
ce qu'Alain Anziani, premier secrétaire fédéral, appelle la «
réalité électorale ».
18 % pour
les Verts; 12 % pour le PC. En l'occurrence, il s'agit d'un mixage
des dernières élections municipales, régionales et
législatives : « Nous avons volontairement exclu les
présidentielles, trop binaires, pour nous référer aux derniers
scrutins ; or, sur 100 électeurs de gauche en Gironde, 72 ont
voté socialiste, 18 pour les Verts et 10 pour le PC. Nous
sommes bien obligés de nous appuyer sur cette réalité, sans
pour autant user de la règle à calcul », explique Alain
Anziani.
«Le souhait des Verts d'entrer au
Conseil général est légitime», estime Alain
Anziani
Voilà un discours qui ne plaît
guère aux partenaires du PS. Chacun défend son bout de gras en
faisant valoir ses propres mérites. Les socialistes ripostent
en distinguant municipales et cantonales. Pour les
premières, ils préconisent un projet commun avec, selon Alain
Anziani, « un Agenda 21 précis, la recherche de la mixité
sociale et une démocratie locale étendue ». Mais ils tiennent
aussi à une bonne représentation en conseillers communautaires
et à la position stratégique qu'ils représentent. D'où des
discussions serrées. Les négociations ne sont pas moins rudes
pour les cantonales. Le PC présentera, comme d'habitude, des
candidats partout, avec « désistement républicain » au
prétendant de la gauche le mieux placé. En revanche, les Verts
sont pressants avec leur revendication de deux cantons
bordelais réservés (le 4e et le 5e, voire le 7e) qui sont
actuellement détenus par la droite et gagnables par la gauche.
«
Leur souhait d'entrer au Conseil général est légitime, dit
Anziani, et cela ne nous effraie pas car nous partageons leur
engagement pour le développement durable. Mais la moindre des
choses serait qu'en échange de leurs demandes, ils ne
présentent pas de candidats sur les cantons où nous sommes
présents. Leur "tout ou rien" est dangereux. Ils peuvent se
retrouver sans rien ».
«
Tergiversations » à Bordeaux. À l'évidence, les socialistes, eux
aussi, sont agacés. D'autant qu'il existe une autre pomme de
discorde : Bordeaux. « Alain Rousset a fait des offres à
Pierre Hurmic et on attend toujours la réponse officielle des
Verts, confie Alain Anziani ; nous ne comprenons pas ces
tergiversations. » Le PS subordonnerait-il des accords aux
cantonales à une liste commune actée à Bordeaux ? On peut le
supposer, bien que rien ne soit simple dans cette affaire. Car
si Alain Rousset a engagé des discussions avec Pierre Hurmic,
le leader des écolos bordelais ne représente pas les Verts
girondins à lui tout seul, loin de là. Quant aux
plaintes des Verts, selon lesquelles le PS donne trop de gages
au PC, eu égard à sa représentation électorale récente, le
premier secrétaire girondin répond sans rire : « Qu'ils
discutent entre eux d'abord, nous voulons bien être médiateurs
». Les écologistes ont sans doute eu le tort, naguère, de
pratiquer une attitude à géométrie variable. Ainsi ont-ils
annoncé une union avec les socialistes lors des municipales
partielles de 2006 à Bordeaux? avant de présenter leur propre
liste. Ou refusé une proposition sur le canton de Talence en
2004, remporté finalement par Gilles Savary.
Deux promotions. Des faits qui pèsent quand
les Verts se réfèrent à l'accord obtenu en Loire-Atlantique
(quatre cantons réservés aux écolos) : « Les socialistes
girondins n'ont pas d'exemple à prendre ailleurs », répond
sèchement Alain Anziani. La prochaine réunion entre les deux
partis est programmée le 21 novembre. En attendant, le PS a
communiqué les noms des têtes de liste des municipales pour
les villes de plus de 3 500 habitants (lire ci-contre). A
noter la promotion, sur la Communauté urbaine, de deux
secrétaires des sections locales : Vincent Paillart à
Villenave d'Ornon et Michel Vincent au Bouscat. Quant à
Béatrice de François à Parempuyre, Jean-Jacques Benoit à
Pessac et Christine Bost à Eysines, ils ambitionnent de
succéder respectivement à Christian Benaben, Pierre Auger et
Pierre Brana.
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