MERIGNAC |
....... | RESSOURCE EN EAU.
-- Le
public est invité à donner son avis sur le Schéma
d'aménagement et de gestion des eaux lors d'une exposition
jusqu'au 2 mai
Une économie nécessaire
de 30
millions de m3 d'eau
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Exposition. Le SAGE soulève « la nécessité et
l'urgence d'un règlement global pour les eaux
souterraines de la Gironde ». PHOTO ARCHIVES «
SUD-OUEST »
| Depuis lundi soir et jusqu'au 2 mai, le
hall de l'hôtel de ville accueille une exposition sur le
Schéma d'aménagement et de gestion des eaux (SAGE). En soi,
elle n'a rien de très spectaculaire : elle tient en cinq
panneaux. En revanche, son contenu est dense, à la mesure de
l'enjeu que le SAGE soulève c'est-à-dire rien moins que « la
nécessité et l'urgence d'un règlement global pour les eaux
souterraines de la Gironde ». Sous l'égide d'une Commission
Locale de l'Eau (CLE), nommée par arrêté préfectoral en mars
1999 et que préside Pierre Ducout, le député-maire de Cestas,
le projet de schéma d'aménagement en est au stade de la
consultation du public, « pour avis », avant son approbation
par le préfet, vraisemblablement à la rentrée 2003. C'est la raison
pour laquelle, Michel Sainte-Marie, à l'occasion du
vernissage, a appelé les Mérignacais à venir nombreux
s'informer, se pénétrer à la fois de la richesse et de la
fragilité des nappes profondes girondines, des moyens à mettre
en oeuvre pour préserver durablement la ressource. Comme
l'explique Frédéric Lapyade, ingénieur auprès du Syndicat
mixte d'études pour la gestion de la ressource en eau (SMEGRE)
du département, l'eau souterraine est « un fantastique
réservoir, en plusieurs compartiments », constitué de quatre
nappes dont les profondeurs varient de 150 à 700 mètres.
30 millions de m3 d'ici 2010.
Cette eau
offre les meilleures garanties de « stabilité »
physico-chimique, de « faible vulnérabilité vis-à-vis des
pollutions accidentelles », de « relative indépendance » par
rapport aux aléas climatiques, de commodité d'accès. Pour
autant, une « exploitation intense et continue » pourrait
bien, à terme, finir par rompre l'équilibre. Le diagnostic
établi dans le cadre du SAGE identifie plusieurs problèmes
potentiels dont le plus spectaculaire serait la « salinisation
» de la nappe de l'éocène (65 millions d'années) à partir de
l'estuaire. Afin d'éviter d'en arriver là, le SAGE propose «
d'organiser le rééquilibrage entre demande en eau et ressource
», en dégageant « 30 millions de mètres-cube de ressources
nouvelles à mettre en oeuvre d'ici 2010 ». Ces 30 millions de
mètre-cube seraient gagnés pour moitié « par des économies »,
pour autre moitié « par des ressources de substitution ». Par
« ressources de substitutions » on entend « des prélèvements
dans d'autres nappes et eaux superficielles » précise
l'ingénieur du SMEGRE. Des études ont été déjà été réalisées à
cet effet.
« Au-delà des 10 % ».
Les économies
seront à réaliser par l'ensemble des consommateurs, mais, dans
un premier temps en tous cas, c'est la « puissance collective
» qui va se trouver concernée. Au niveau mérignacais on est
d'ores et déjà prêt à prendre sa part. Michel Sainte-Marie l'a
souligné en rappelant qu'en rendant son avis (« à l'unanimité
») en octobre dernier, le Conseil municipal avait, notamment,
voulu souligner « la nécessité de mettre à l'étude, au niveau
départemental, un programme visant au renforcement de la
maîtrise des consommations et des économies d'eau au-delà des
10 % proposés, touchant particulièrement les pertes de réseaux
d'adduction, les équipements domestiques et des collectivités
(installation de matériels économiseurs performants, en
particulier), l'arrosage des espaces verts, les usages
industriels et agricoles ». Souligner également « la nécessité
de l'élaboration et a mise en oeuvre de campagnes ambitieuses
de sensibilisation aux économies d'eau ». A sa manière, la
présente exposition y participe.
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