CONTRAT DE L'EAU. -- Pour Les Verts, la révision du contrat
de l'eau entre la Lyonnaise et la CUB « marque une vraie
rupture »
Pour Les Verts, « la
rupture, c'est Rousset »
Les deux vice-présidents Verts de la Communauté urbaine
(CUB), Gérard Chausset et Laure Curvale, ont tenu hier matin
une conférence de presse faisant suite au protocole d'accord
signé vendredi dernier entre Alain Rousset et le PDG de la
Lyonnaise des eaux. Un accord qui stipule que l'entreprise
délégataire du service de l'eau, accusée d'avoir fait des «
surprofits », réinjectera 233 millions d'euros d'ici la fin du
contrat en 2021. « C'est bien la preuve que la Lyonnaise a
occulté pendant quinze ans des informations comptables et
qu'elle a mal rempli sa mission », accuse Gérard Chausset. «
Ce protocole marque une rupture franche dans les relations
contractuelles entre une collectivité et son délégataire »,
souligne l'élu mérignacais, qui veut en faire une lecture
politique. « C'est un président et une majorité de gauche qui
sont parvenus à ce résultat fondé sur une démarche citoyenne
et transparente. Disons-le franchement, cet accord n'aurait
jamais vu le jour sous la présidence d'Alain Juppé. » Dire que
Les Verts sont satisfaits à 100 % de cet accord serait aller
vite en besogne. Et pour eux, les ajustements obtenus par
l'actuelle majorité communautaire « ne suffiront pas à
rattraper les surprofits engrangés par la Lyonnaise. Mais
l'heure n'est pas à faire la fine bouche », précise Gérard
Chausset, qui rappelle toutefois que son parti était moins
attaché à une baisse du prix de l'eau sur les cinquante
premiers mètres cubes consommés « Ce qui, dit-il, n'aura
quasiment pas d'impact sur le porte-monnaie de l'usager et il
aurait mieux valu faire baisser l'abonnement » qu'à la
protection de la ressource, et notamment de la nappe éocène
qui alimente le département en eau potable. Pour Les Verts,
l'accord passé entre la Communauté urbaine et la Lyonnaise
doit faire, si on ose dire, tache d'huile vers les autres
syndicats intercommunaux de gestion de l'eau. « D'ici deux à
trois ans, un certain nombre de contrat d'affermage arrivent à
expiration en Gironde, souligne Gérard Chausset. En effet, la
loi Sapin a généré ses effets à partir de 1993 et la durée
moyenne des premières délégations de service public est d'une
douzaine d'années. A la différence de la CUB où on se situait
dans une révision, ces collectivités délégantes vont mettre en
oeuvre des mises en concurrence avec un cahier des charges,
les sociétés pourront proposer des modalités d'exécution du
contrat reprenant celles du protocole entre la Lyonnaise et la
CUB. »
| |