CONSEIL MUNICIPAL. -- Thierry Millet a smatché sur la VDO,
Gérard Chausset -- a
contré sur le tramway. Et Michel Sainte-Marie a mis les choses
au point
Partie de ping-pong
VDO-tram
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Turbulences municipales au carrefour des
Quatre-Chemins PHOTO BERNARD BONNEL
| Il y des dossiers comme ça qui n'ont
l'air de rien mais qui mettent le feu aux poudres. Lundi soir,
la désignation d'un membre titulaire (Désiré Estay) et d'un
membre suppléant (Bernard Garandeau) à la commission
d'indemnisation du tramway devait pas poser de problème. Elle
n'en n'a d'ailleurs pas posé. Mais la discussion qui s'est
instaurée a tourné vinaigre. Thierry Millet (groupe
opposition de droite) a saisi le mot tramway pour regretter
l'état d'inachèvement de la VDO qui depuis le début des
travaux "fait perdre", dit-il, "des centaines d'heures à des
milliers de gens" ! Michel Sainte-Marie lui a répondu que le
retard de la VDO ne saurait être imputable à une quelconque
absence de "volonté politique", mais à la "lenteur de la
justice". Justice déclenchée par le recours que l'on sait,
déposé en son temps par l'association Aquitaine-Alternatives.
"S'il n'y avait pas eu de recours..." la VDO serait
aujourd'hui terminée, a commenté le maire tout en prenant la
précaution de préciser : "je ne porte pas de jugement de
valeur, je constate". Reste que le propos de Thierry Millet ne
visait pas explicitement Michel Sainte-Marie dont la position
à ce sujet est connue depuis longtemps. Il visait plutôt le
groupe des Verts, avec probablement cette arrière-pensée de
souligner des contradictions au sein de la majorité
municipale. Mais Gérard Chausset, adjoint aux transports et
porte-parole des Verts, n'est pas tombé dans le panneau. Bien
que le leader de l'opposition ait lancé "vous ne pouvez
ignorer que vos amis ont pesé lourd" dans cette affaire,
dénonçant non seulement le retard en temps, mais également le
surcoût engendré, assimilant le recours à "ces actes
politiciens qui ne visent pas l'intérêt général"!
Rebond sur la Casa. Non, Gérard Chausset a préféré
rebondir sur... le tramway, stigmatisant à son tour l'attitude
qu'avait eu Thierry Millet vendredi dernier en Conseil de
Communauté ! Celui-ci s'était alors fait le défenseur de la
Casa Sportissimo, estimant en substance que la démolition du
célèbre restaurant-pizzéria du rond-point des Quatre-chemins
n'était pas forcément nécessaire au regard du projet, alors
qu'elle aura pour effet de "supprimer 19 emplois". Accuser
implicitement la ville de Mérignac de contribuer à des
suppressions d'emplois, un comble pour Gérard Chausset qui a
tenu à manifester son "indignation". Effectivement, la municipalité
mérignacaise, jugeant la proposition initiale de la Mission
tramway trop restrictive, avait pesé pour qu'elle évolue
entraînant, entre autres conséquences, dans la mouture
définitive, la démolition de la Casa. Une position totalement
assumée par Michel Sainte-Marie. Le maire a ré-expliqué devant
le Conseil municipal qu'en terme de gestion du trafic "trois
voies descendantes" sur l'avenue de la Somme étaient
"indispensables", et a fortiori, "pour des raisons de
sécurité", la "troisième voie pour le tourne à droite vers les
Eyquems". Au passage, il y est allé de quelques petits
commentaires soulignant que le propriétaire de l'établissement
ne lui a "jamais demandé de rendez-vous", et que "1,6 million
d'euros (le montant de l'indemnisation votée par le Conseil de
CUB), c'est toujours bon à prendre" ! Là, c'est
Thierry Millet qui s'est "indigné" à son tour, réclamant une
suspension de séance pour marquer le coup. Michel Sainte-Marie
lui a accordé "trois minutes" au terme desquelles le leader de
l'opposition a assuré le maire et la mission tramway de son
"respect", tout en déplorant que la négociation ait abouti à
"deux années de non exploitation" (c'est la règle dans les
rachats de fonds de commerce) et qu'une "indemnité ne peut pas
remplacer 19 emplois". Sur les bancs du PC et de Lutte ouvrière,
le sourire entendu, on aurait apprécié que Thierry Millet qui
a tenté de s'en défendre fasse preuve de la même sollicitude à
l'égard des 80 emplois perdus à la boulangerie industrielle
Marsan, mise en liquidation judiciaire il y a une dizaine de
jours. Fin de l'épisode.
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