SECHERESSE. --Le service des espaces verts de la ville
a décidé de mesures drastiques de gestion de l'eau, suite à
l'arrêté préfectoral interdisant l'arrosage
Les espaces verts font grise mine
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La municipalité a choisi de continuer à arroser
les massifs fleuris plantés en 2004 et 2005 PHOTO
BERNARD BONNEL
| L'arrêté préfectoral date du 24 juin
dernier. Dans un but de préservation de la ressource en eau
dans le département de la Gironde, l'article 2 indique que des
dispositions visant à limiter les prélèvements d'eau des
particuliers et des collectivités doivent être prises : ainsi,
l'arrosage des pelouses est interdit quelle que soit l'origine
de l'eau. Une mesure qui touche directement le centre
technique de l'environnement de la ville, qui entretient 250
hectares d'espaces verts, 1704 m2 de massifs fleuris, et
compte 900 hectares d'espaces naturels boisés. Alors doit-on
en conclure que les 121 employés du service de l'environnement
se retrouvent de facto au chômage technique, et ceci pour une
durée indéterminée ? Assurément non, car « il faudra maintenir
dans un état correct certaines installations importantes de la
ville », explique Roland Brissonnaud, responsable du centre
technique de l'environnement .
Nécessaire interprétation. Cependant, restait pour la
municipalité à décider d' une ligne de conduite précise, « à
partir de cet arrêté qui ne l'est pas, et qui nécessite une
interprétation », juge Gérard Chausset, élu à l'environnement.
Hier, une réunion générale de tous les services concernés se
déroulait à l'hôtel de ville. Une réunion à l'issue de
laquelle il a été décidé de maintenir l'arrosage des massifs
fleuris individuels ainsi que les arbres et arbustes plantés
en 2004 et 2005 : « Il s'agit d'un arrosage manuel. Les
arrosages automatiques, eux, sont suspendus. Ce sont des
végétaux fragiles qui ont bénéficié d'investissements ces
derniers temps. Il serait tout de même dommage de les laisser
crever », défend le responsable des espaces verts. En
revanche, l'arrosage des secteurs gazonnés est suspendu
jusqu'à nouvel ordre : « Heureusement qu'il a plu en ce début
de semaine. Mais il est certain qui si cet arrêté dure tout
l'été, les espaces de la ville vont être sérieusement affectés
», s'inquiète Roland Brissonnaud. Dernier sujet sensible,
l'entretien des terrains de sport, particulièrement gourmands
(un terrain de football nécessite 2000 m3 d'eau par saison).
Si à un moment, il fut question de continuer à arroser les
terrains d'honneur des différentes installations, la
municipalité a finalement décidé de s'en tenir à une
application stricte de l'arrêté, et de laisser les rectangles
verts en proie au jaunissement estival.
Problème structurel. Cependant, le problème de la gestion de
l'eau se pose avec toujours plus d'acuité, à mesure que
passent les années. « Depuis deux ans, nous avons mis en place
une politique de maîtrise de l'eau qui nous a permis de
réduire de 15 %, soit environ 35 000 m3, notre consommation
par rapport à l'année dernière. D'ici quelque temps,
l'objectif est de porter à 20 % cette économie », explique
Gérard Chausset. Suivi mensuel des compteurs d'eau,
installation de matériels économes, la municipalité se veut «
exemplaire » dans sa gestion de la ressource. « Il reste des
investissements à réaliser, mais ces mesures ont déjà permis
d'économiser 100 000 euros par an », poursuit Gérard Chausset.
Plus généralement, c'est tout l'aménagement paysager qui doit
être repensé : « Nous devons installer des massifs moins
consommateurs en eau, plus minéralisés, avec une végétation et
des gazons adaptés. Il faut s'inspirer de ce qui se fait près
de la Méditerranée. D'autre part, cet arrêté présente une
vertu symbolique importante. Il nous fait prendre conscience
qu'on ne peut pas faire tout et n'importe quoi. Reste à mettre
en place une politique rigoureuse de gestion de l'eau, qui
soit exemplaire vis à vis du citoyen », conclut l'élu vert.
Comme la municipalité, tous les Mérignacais sont soumis à une
application stricte de l'arrêté, qui précise dans son article
8 que « tout contrevenant... est passible de la peine prévue
pour les contraventions de 5e classe... » La municipalité en
appelle donc au civisme de la population.
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