ECONOMIES. -- Les services de l'Etat travaillent sur
l'obligation de réduction de la consommation d'eau dans les
constructions neuves, voire lors de déménagements
L'eau au compte-gouttes
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La lutte contre le gaspillage est sur le point de
trouver une traduction réglementaire PHOTO
THIERRY DAVID, ARCHIVES « SUD OUEST »
| La dernière réunion de la commission
locale de l'eau (CLE), le 5 octobre, fera date. Elle a décidé
de mettre à l'étude les moyens de rendre obligatoire
l'installation de douchettes, mousseurs et autres économiseurs
d'eau dans les habitations neuves. C'est la Direction régionale
de l'environnement (Diren) qui est chargée de la finalisation
du règlement. Et c'est le préfet qui donnera le top d'une
mesure qui pourrait être applicable l'an prochain. « La piste
qui a notre préférence est celle d'une obligation dans les
cahiers des charges des sociétés d'affermage ou
concessionnaires d'eau », explique Pierre Ducout, le président
de la commission locale de l'eau.
« Nous ne pouvons plus attendre ». Dans un premier temps, seules
les constructions neuves seraient concernées. Pour l'ancien,
l'idée serait de rendre obligatoire la pose de ces matériels
économiseurs d'eau lors d'une vente ou d'un changement de
locataire, avec l'ouverture ou la fermeture du compteur.
La
Gironde doit impérativement réduire ses prélèvements d'eau
dans les nappes profondes et trouver d'autres sources
d'approvisionnement que les nappes éocènes et oligocènes, trop
sollicitées (1). Le document-cadre de cette politique est le
Schéma d'aménagement et de gestion des eaux de Gironde (Sage),
voté par la CLE, le « Parlement » girondin de l'eau, en
novembre 2003. Il se fixait pour objectif de réduire la
consommation d'environ 15 millions de mètres cubes d'ici à
2013. Quelques initiatives ont été prises à Mérignac, Bègles
ou Artigues, mais elles sont insuffisantes. « Nous ne
pouvons plus attendre pour passer la vitesse supérieure »,
explique Gérard Chausset, l'élu vert de Mérignac. Il propose
d'équiper, en utilisant la taxe perçue par le Sage, 50 000
foyers dans les zones où les nappes sont les plus sollicitées,
« pour une économie supérieure à 1 million de mètres cubes ».
Le règlement ne sera pas facile à imposer. Il devra éviter la
clause abusive et trouver une niche juridique entre liberté
individuelle et responsabilité collective. Décision probable
le 26 novembre. (1) Lire « Sud Ouest » du 13 septembre.
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