DECHETS. -- Le conseil départemental des déchets va lancer une
grande concertation avec neuf réunions publiques et un forum
ouvert à tous sur Internet
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vous demandera votre avis
Il fallait s'y attendre : le dossier d'Izon a surgi
comme le diable de sa boîte lors de la dernière réunion du
conseil départemental des déchets. Un diable poussé aux fesses
par Gérard Chausset, élu Vert, et Dominique Nicolas, président
d'Aquitaine Alternatives. Les deux élus ont simplement demandé si
l'on pouvait engager une réflexion sérieuse sur la gestion des
déchets dans le futur (la démarche officiellement entreprise
par le conseil départemental) et dans le même temps laisser
mûrir des projets liés au même sujet sans aucune concertation
départementale préalable (comme le projet d'installation de
four à pyrolyse à Izon).
Izon à
l'étude. De
quoi glacer l'atmosphère, mais une « vraie question ». Avec
une bonne réponse à la clé. Une telle situation ne devrait
plus se reproduire. Dorénavant, les membres du conseil seront
obligatoirement informés et consultés sur tous les projets
liés à la gestion des déchets. Le dossier d'Izon sera le
premier à passer par ce comité consultatif. Au moment de
l'enquête publique, le Département et le conseil auront leur
mot à dire. Cette affaire d'Izon a été la seule à provoquer des
étincelles lors de la réunion. Sur le reste, une belle
unanimité s'est dégagée. Les membres du conseil départemental
des déchets ont pour but, rappelons-le, d'engager une
concertation sur la gestion des déchets en Gironde : dresser
l'état des lieux, définir les enjeux et faire des
propositions. Une tâche que leur a confiée le Conseil général
en vue de l'élaboration, de la planification et du suivi du
futur plan départemental d'élimination des déchets. Créé en 2003 et
présidé par Guy Trupin, ce conseil comprend des conseillers
généraux, des élus intercommunaux, des représentants de l'Etat
(préfecture, Drire, Ddass, Drass), des institutions (comme
l'Ademe), des organisations socioprofessionnelles, des
chambres interconsulaires et des associations de protection de
l'environnement. « La réflexion avance à grands pas et
nous ne pouvons que nous en réjouir » précise aujourd'hui
Philippe Madrelle en saluant le travail réalisé. Ces trois
derniers mois, quatre commissions ont planché sur la
prévention et l'optimisation des valorisations, les solutions
de traitements, la maîtrise des coûts et les déchets de
l'assainissement. Maintenant, les membres vont travailler
ensemble pour imaginer le ou les meilleurs scénarios pour la
Gironde. Philippe Madrelle souhaite toutefois que les membres de
ce conseil ne soient pas les seuls à participer à la réflexion
: « Il faut porter le débat sur le terrain », dit-il.
Un livre blanc. En février, neuf rencontres
publiques seront donc proposées dans le département. Et pour
ceux qui ne pourront s'y rendre, le Conseil général ouvrira un
forum grand public sur son site Internet. Parallèlement,
diverses études seront menées sur des thèmes plus ciblés,
comme le traitement des huiles de vidange, ou plus généraux,
comme celui des coûts. A ce jour, personne n'est capable de
dire à combien reviennent la collecte et le traitement des
déchets en Gironde. Tout cela sera résumé dans un livre blanc
que le conseil compte livrer en juin, avec, en parallèle,
toute une campagne de communication pour sensibiliser encore
plus la population à ce thème majeur : 650 kilos de déchets
par habitant à ce jour. Si l'on ne fait rien, ce sera bientôt
une tonne, et des problèmes de collecte et de traitement
totalement insolubles.
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