RESIDENCE DU BURCK. -- Les riverains pestent contre l'abattage
d'arbres dont un chêne en zone protégé. La mairie a dressé un
PV d'infraction. Le syndic s'explique
Ce
chêne qu'on abat
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Maryse Genevey assise sur le tronc du chêne
abattu sans autorisation PHOTO D. M.
| Maryse Genevey ne décolère pas. Un
manteau enfilé à la hâte sur sa robe de chambre, elle tient à
faire la visite guidée. C'est ici, au pied de son immeuble,
que le 27 novembre, elle a assisté « au massacre » : « Ils
sont venus en catimini à 7 heures pour tronçonner et réduire
en bouillie tous les peupliers de l'allée des Kochias. J'ai
filmé toute la scène ». « Ils », ce sont les ouvriers dépêchés
par la société Lamy, qui gère la résidence : « Une décision
illégale qui n'a jamais été votée par les co-propriétaires.
Notre société ne respecte plus les arbres qui mettent des
années à pousser ». Il y a pire : sur l'allée voisine du
général Weygand, un énorme chêne est lui aussi passé à la
trappe. Or il était en EBC, espace boisé à conserver.
Contactée par Maryse Genevey, la mairie s'est saisie aussitôt
de l'affaire. « Quelle que soit la raison, ce cas nécessite
toujours une autorisation. C'est pourquoi nous avons fait
établir par un agent assermenté un PV pour infraction au code
de l'urbanisme qui a été transmis au procureur. Celui-ci
classera ou poursuivra », explique Gérard Chausset,
maire-adjoint à l'environnement. Qui ajoute : « Notre service
n'a pas décelé de trace de pourriture ou de champignons sur
les racines des peupliers. Et le chêne n'était pas dangereux
».
Mangé par les capricornes.
Olivier Tenié
reste serein devant cette levée de boucliers : « Je reconnais
avoir commis une erreur en ne demandant pas le feu vert de la
mairie pour abattre ce chêne qui était en fait très malade.
J'ai remis un rapport effectué par une société privée à la
municipalité pour expliquer que cet arbre était entièrement
creux, du sol au-delà de la fourche. Il était dévoré par les
capricornes. Il y avait eu une tentative de réparation en le
comblant avec du ciment. Quand on l'a débité, on s'est rendu
compte qu'il était rempli de boue. Il n'était donc plus viable
et même dangereux », détaille le responsable de Lamy. Pour ce
qui concerne les peupliers, il affirme qu'ils étaient malades
: « Lors du coup de vent d'octobre dernier, deux d'entre eux
étaient tombés sur une voiture au moment où les conducteurs
allaient y monter. La cime de l'un touchait le bâtiment. Nous
avons tronçonné ces deux arbres et abattu les cinq autres qui
présentaient les mêmes risques. Mais nous avons une règle qui
veut que nous replantions. Ce qui se fera après consultation
des riverains et des professionnels pour choisir les essences
». Gérard Chausset ajoute : « Je souhaite rencontrer
rapidement Olivier Tenié pour obtenir une explication. Avant
que cela ne se reproduise ! ».
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