CONSEIL MUNICIPAL. -- Le recours contre la Zac centre-ville a
soulevé une vive indignation presque générale. Le maire a prié
Bernard Gonzalez de faire un geste
« Le
centre-ville est mort »
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La Zone d'activités commerciales du centre-ville
risque de rester à l'état de friche pour un bon moment
PHOTO D. M.
| Le sujet n'était pas inscrit à l'ordre du
jour. Peu importe, il n'est arrivé pas tout à fait innocemment
sur la table par la voix d'Alain Charrier, adjoint délégué aux
sports : « Les gens s'étonnent qu'aucune construction ait
commencé sur la Zac centre-ville. A-t-on des explications ? ».
Le maire saisit bien sûr la balle au bond : « Le tribunal
administratif nous a fait savoir qu'un recours venait d'être
introduit. Claude Baudry va faire le point ». L'adjoint à
l'urbanisme se lance dans un bref historique de la démarche de
Bernard Gonzalez qui critique la hauteur des immeubles de
l'îlot 1 et le manque de parkings. Deux recours gracieux ont
été déposés, rejetés par le maire. Le troisième date du lundi
24 septembre (voir notre édition d'hier). Cette fois, la
justice est saisie : « Cela veut dire, détaille calmement
Claude Baudry, que les travaux vont être arrêtés. Pour combien
? Six mois, un an, deux ans ? Le plus dramatique, c'est qu'une
centaine de commerçants avaient postulé pour ouvrir un magasin
et que nous avions retenu les candidatures pour une brasserie,
un restaurant, une boucherie-charcuterie-traiteur, une
boulangerie, une poissonnerie, un photographe, de la
décoration, de l'habillement. L'îlot 1 va rester en friche. Le
centre-ville est mort. Ces commerces devaient le redynamiser
car les magasins existants connaissent des difficultés ».
« Un trou béant ». Gérard Chausset, adjoint vert
à l'Environnement et aux Transports, enfonce le clou : «
L'information est grave. Le centre-ville est un trou béant.
Cet élu se pique d'urbanisme et sa passion tourne au vinaigre.
Il y a une volonté de nuire au centre. Trois cents logements
dont cent sociaux vont prendre du retard (ndlr : sur les
quatre îlots). La rénovation est suspendue aux desiderata de
M. Gonzalez. Et les autres ? » Jean-Pierre Arnaud, du Modem,
s'engouffre dans la brèche : « L'action de M. Gonzalez est
très déplacée. Il veut faire parler de lui et ne se rend pas
compte qu'il fait du mal aux familles qui voulaient habiter là
et aux commerçants qui voulaient s'y installer ». Joël Girard,
élu communiste, enchaîne : « C'est grave pour les logements
sociaux ». Le maire reprend la parole pour ajouter que les
travaux d'aménagement de la place De-Gaulle seront de ce fait
reportés et les crédits votés par la Cub affectés à un autre
projet. « M. Gonzalez m'a dit qu'il était urgent d'attendre.
L'attente sera préjudiciable. » Thierry Millet, nouveau centre
et chef de file de l'opposition, se fait l'avocat de Bernard
Gonzalez : « Ce citoyen est allé plus avant sur ce dossier car
il n'a pas été consulté. La Vieille Eglise ne dispose pas
d'une visibilité correcte. L'offre de parkings, de caves et de
celliers est inconsistante. Mais il faut en sortir et il n'est
pas question de bloquer ce dossier » (lire ci-dessous).
« Le prurit judiciaire ».
Pour Alain
Anziani, adjoint à la Politique de la ville, il s'agit « d'une
basse manoeuvre politicienne ». Il évoque « le prurit
judiciaire » de Bernard Gonzalez : « C'est scandaleux du fait
des préjudices causés aux habitants, aux commerçants, aux
logements sociaux. Mais M. Gonzalez, vous pouvez être brûlé
par le feu car la justice peut accorder des dédommagements à
ces personnes ! ». Alain Charrier en remet une louche
suspectant Thierry Millet d'avoir téléguidé son colistier. Le
maire, un tantinet ironique, rectifie : « Je crois que M.
Gonzalez a une personnalité telle qu'on ne lui a rien dicté
mais qu'il a convaincu son camp, sauf M. Arnaud ». Andrée
Marbach (UMP) met les choses au point : « Je ne me suis jamais
engagée dans des actions autres que purement politiques. Il
faut sortir de l'ornière ! ». Michel Sainte-Marie en est
certain : « Je me permets de demander le retrait de ce recours
et là, M. Millet peut être opérationnel ». L'élu du nouveau
centre s'étonne : « Vous voulez dire qu'il y renonce et donc
accepte le même projet ? ». Michel Sainte-Marie insiste : « Ce
permis de construire a été largement discuté avec la
population. Deux ans, c'est catastrophique. Il n'y a qu'un
geste à faire. Réfléchissez ! » Le mot de la fin vient de
Nelly Malaty (LO) : « Bernard Gonzalez a le droit de se tirer
une balle dans le pied. Ce sont ses oignons ! » Un Bernard
Gonzalez qui durant tout le débat, est resté muet. Il est vrai
qu'il a agi à titre privé et non pas sous sa casquette d'élu.
Le maire : « Deux ans, c'est
catastrophique. Il n'y a qu'un geste à faire. Réfléchissez ! »
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