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MUNICIPALES. --Impliquée
depuis toujours dans la vie associative, Sylvie Cassou-Schotte soutient
le projet des Verts. Son credo : faire avancer les choses
Sylvie avec les Verts
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| | «Dans
ma famille, j'étais le vilain petit canard. » Fille de militaire, et
donc née par hasard en Picardie, Sylvie Cassou-Schotte a marqué sa
différence dès son adolescence. Déjà elle a la fibre militante et
s'engage dans la Jeunesse ouvrière chrétienne. Puis elle sera déléguée
de classe, jusqu'à la fin du bahut. « 68 était là. J'avais 12 ans et
des idées sur l'Éducation nationale, la surcharge de travail, le manque
de moyens. » Elle est de tous les combats. Son credo « faire avancer
les choses ». Avec son BTS de secrétariat de direction, elle entre
comme contractuelle au ministère de la Jeunesse et des Sports à
Bordeaux. « En 77, je suis devenue vacataire du plan Barre à 900 euros
par mois pour 120 heures de boulot par semaine ! » Après un crochet par
le CNRS, elle se rassoit sur les bancs de la fac pour suivre une
formation universitaire de sciences sociales appliquées au travail
social. Son niveau la propulse vers le concours de conseiller
d'éducation populaire et de la jeunesse. Elle revient au ministère de
la Jeunesse et des Sports mais cette fois dans le secteur pédagogique.
« On travaille à la mise en ?uvre des politiques associatives et de
jeunesse. Nous jouons un rôle auprès des collectivités locales, des
associations et des jeunes pour que les élus leur octroient une place
plus importante. Aujourd'hui on met en place des formations
professionnelles d'animateurs socioculturels en direction de jeunes
issus des territoires sensibles. »
« Compétences et crédibilité ».
Militante, elle l'a été à la Confédération locale du cadre de vie et à
la CFDT. Pendant plusieurs années, elle s'est investie dans le
développement social des quartiers bordelais de Saint-Michel,
Saint-Pierre, Saint-Jean. Jusqu'à ce qu'une pause familiale l'amène à
Mérignac. Ses enfants sont scolarisés à Arlac et Sylvie s'implique chez
les parents d'élèves. Ils suivent des activités au centre
socioculturel. Elle en devient la présidente et le reste pendant sept
ans. « Mon objectif était d'obtenir l'agrément de centre social de la
part de la CAF. Après, j'ai estimé qu'il fallait passer le relais. » À
la rentrée 2007, Sylvie est disponible. Ça tombe à pic, Gérard
Chausset, le leader des Verts mérignacais, adjoint au maire, frappe à
sa porte : « On connaît tes compétences et ta crédibilité. Tu nous
intéresses pour nous enrichir sur l'animation sociale. » « Je suis
quelqu'un de gauche et pour moi, les Verts c'est la gauche. J'ai
accepté de soutenir leur projet de campagne, même si je ne prends pas
ma carte. D'ailleurs je n'ai jamais adhéré à aucun parti. »
Faire avancer les choses.
L'occasion est trop belle. « L'écologie est importante dans la vie de
tous les jours. Jusqu'ici, le mouvement s'impliquait dans
l'environnement. Aujourd'hui l'écologie veut agir dans tous les
domaines où s'investit l'homme. Les Verts sont dans une logique de
prévention, d'éducation, de démocratie participative. Ils croient en
l'intelligence collective. »
Minorités actives.
Elle a apprécié que Michel Sainte-Marie ait ouvert sa dernière liste à
deux personnalités du milieu associatif. « Mais je pense qu'il faut
davantage de vie démocratique. A Mérignac, on mène une politique trop
pyramidale. Je crois à la gouvernance locale qui donne la possibilité
aux habitants de s'approprier ce qui se passe dans la vie de la cité et
d'intervenir. Tout ça passe par la formation, la consultation, la
participation. De par ma position au centre socioculturel, j'ai vu
comment fonctionnent une mairie, les élus, les techniciens. On peut
voir comment améliorer cela. » Le rayonnement économique de Mérignac ?
« Il existe mais il ne faut pas s'endormir dessus. Revitaliser le c?ur
de ville, c'est bien, mais c'est aux quartiers d'irriguer le centre. Le
maire parle d'écoquartiers. Pour moi, la politique communale doit se
décliner de façon différente à Beutre, Arlac ou Beaudésert. On doit
tenir compte des forces vives de chacune de ces entités. Côté culture,
il y a aussi des choses à faire. » Ce
qui l'a séduit chez les Verts, c'est leur audace face à la société de
consommation. « J'ai toujours pensé qu'ils étaient une minorité active.
Et j'aime les minorités actives. Ce sont les idées qui me font avancer,
pas le pouvoir ! »
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