MERIGNAC. -- La construction d'un lotissement aux
abords de l'usine pharmaceutique Viatris est au centre des
préoccupations municipales. La sécurité des bâtiments étant
remise en question
Béatrice avec ou sans risque
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Le lotissement du parc de Béatrice actuellement
en construction devant l'usine Viatris BERNARD BONNEL
| L'éthanol de l'usine Viatris
manufacturing et ses tours aéroréfrigérantes sont-ils ou non
un danger pour le lotissement du parc de Béatrice ?
L'entreprise (ex-Sarget) et le futur ensemble de 165 logements
de l'avenue Kennedy ont été le sujet de débats soutenus lundi
soir au Conseil municipal. Les élus se devaient de statuer sur
la question dans le cadre de l'enquête publique ouverte par la
préfecture pour « réactualiser les prescriptions de
fonctionnement » de l'usine pharmaceutique.
Des risques de légionellose ?
A cause d'un
décret récent qui soumet à autorisation les tours
aéroréfrigérantes, c'est l'ensemble de la sécurité du site qui
est donc à nouveau évalué. Le projet d'avis favorable
présenté aux élus par Xavier Svahn (Verts) n'élude pourtant
pas le problème de voisinage. Quant au danger lié aux cellules
de stockage des produits finis, proches du lotissement,
Viatris « prévoit la désaffectation d'une des deux cellules et
la construction d'un mur d'une hauteur de 2 mètres à 13 mètres
des modules sur toute la longueur de la propriété pour
contenir les flux thermiques ». Enfin, selon le rapport soumis
au vote, la société « prend toutes les mesures pour limiter la
présence de légionelles dans les aéroréfrigérants ». Moyennant
quoi, la majorité de Michel Sainte-Marie a adopté un avis
favorable, assorti de précautions supplémentaires : «
L'exploitant devra étudier le transfert des locaux de
stockage. Il est invité à renforcer toutes les mesures de
prévention nécessaires et devra s'assurer du respect de la
réglementation relative au bruit. »
Le souvenir d'AZF. C'est Bernard Gonzalès qui est monté au
créneau pour l'opposition : « Quand on voit ce que cette
société est obligée de faire, peut-être aurait-il fallu voir
avant de délivrer le permis de construire du lotissement s'il
n'était pas possible de déplacer l'usine. » Ce qui ne manque
pas de sel quand on sait que c'est Viatris qui a vendu les
terrains à lotir au promoteur... Et l'élu d'évoquer la
catastrophe toulousaine d'AZF. Relayé par Thierry Millet,
évoquant « un permis accordé un peu vite » et voyant de «
l'embarras » dans la position majoritaire. « Pourquoi donner
un avis favorable avant que ces mesures soient prises ? »
s'étonnait Nelly Malaty (LO), tandis que ses collègues
communistes relevaient que « la sécurité des salariés est
aussi en cause ». Michel Sainte-Marie n'a guère apprécié ce
début d'incendie politique. « On ne peut pas comparer AZF avec
le stock d'éthanol. C'est le préfet qui m'a dit que les
risques étaient cantonnés au site. Il m'a autorisé, c'est pour
ça que j'ai accordé le permis. Je ne vous permets de laisser
entendre que c'est un permis inconséquent », a lancé le
député-maire. Avant de maintenir l'avis favorable, qui n'est à
son avis... « qu'un avis ». « C'est l'Etat qui prend la
décision. » Nul doute que les futurs occupants du parc de
Béatrice auront à coeur de se tenir au courant...
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