MUNICIPALES ET
CANTONALES.--
Certains militants écologistes contestent la manière dont sont
menées les discussions avec le Parti socialiste.
Explications
Verts
désaccordés
:Hervé Mathurin et Anne-Marie
Siméon |
L'année 2007 s'est achevée avec
l'hypothèse d'un accord probable entre socialistes et
écologistes en Gironde, en vue des municipales et des
cantonales de mars prochain. Une idée qui suscite cependant
quelques remous et inquiétudes chez les Verts. C'est le cas
notamment de Jean-François Berthou, candidat à la candidature
sur le cinquième canton bordelais, où il a obtenu 17 % des
suffrages aux précédentes élections de 2001. L'instituteur de
Saint Michel ne fait pas dans la langue de bois : « Des bribes
d'accord électoral entre les Verts et le Parti socialiste
émergent peu à peu au fil des communiqués de presse
successifs. Une telle méthode semble avoir pour rôle
d'habituer l'opinion au caractère inéluctable d'un accord sans
contenu. Bon nombre de militants verts constatent ainsi avec
amertume que la désorganisation de leur parti s'accroît de
jour en jour », écrit-il dans un communiqué, qu'il assure
approuvé par d'autres militants.
Embarras. Une prise de position aussi incisive n'étonne qu'à
moitié de la part d'une personnalité qui ambitionnait de
représenter la gauche unie sur le cinquième canton (Saint
Michel, Nansouty, Saint-Genes). Elle met néanmoins dans
l'embarras le négociateur du parti écologiste Gérard Chausset
: « J'aurais préféré que ce débat reste entre nous plutôt que
s'étaler dans la presse, mais il n'y a pas lieu de s'inquiéter
de l'état de nos discussions avec le PS ; nous sortons d'une
période de trêve et presque tous les dirigeants concernés sont
en vacances. On devrait conclure vers la mi-janvier »,
pronostique le secrétaire départemental des Verts. Pour l'heure,
seul le président girondin des Verts Sélim Kançal
bénéficierait en cas d'accord du soutien du PS sur le 4e
canton, où la socialiste Brigitte Comard, investie au départ,
s'est retirée sans bruit, sinon sans regret. Dans son
communiqué, Jean-François Berthou évoque aussi les situations
des municipales à Talence, Gradignan et Villenave d'Ornon où,
dit-il, « les propositions sont insuffisantes ». Cependant,
Monique de Marco, candidate verte à Talence, assure : « Je
suis toujours en négociation avec Gilles Savary pour une liste
d'union et on se voit lundi prochain ; j'ai bon espoir
d'avancer sur les adjoints et la liste », dit-elle.
La question
bordelaise.
En fait, c'est surtout Bordeaux qui agite les écolos. A
commencer par Jean-François Berthou, qui sent bien le risque
d'être écarté sur « son » canton au profit du socialiste
Matthieu Rouveyre. Il est vrai que Rouveyre a joué fin en
organisant dès le 7 décembre une soirée débat avec le
secrétaire national du PS Benoit Hamon, se posant ainsi en
candidat de la gauche. De là à voir dans la démarche de
Berthou une manifestation d'amertume, il n'y a qu'un pas que
certains Verts franchissent. N'empêche que l'instituteur de
Saint Michel pose une vraie question en s'interrogeant
publiquement sur l'état des négociations à Bordeaux. Où en
sont-elles ? Avant son départ en vacances aux Antilles, Pierre
Hurmic, qui a accepté de jouer le jeu des tables rondes
municipales organisées par Alain Rousset, en animant lui-même
celle sur l'écologie et le développement durable, se montrait
rassurant : « Il ne faut pas confondre la détermination qui
est une vertu avec la précipitation qui est un défaut de
méthode. Jusqu'à présent, les négociations avec les
socialistes ont porté sur le fond, le programme. Nous, les
Verts, avons réussi à faire passer un certain nombre de
préoccupations écologiques. Le repositionnement d'Alain
Rousset sur le grand contournement avec un report sur le
ferroviaire en est un des exemples ».
En ordre de bataille. Pierre Hurmic ne cache pas cependant,
qu'une fois les copies des ateliers rendus, seront abordées
les questions de la place et du nombre des Verts sur la liste
d'Alain Rousset. « On a voté en interne pour choisir ceux qui
seront proposés. Les Verts sont en ordre de bataille». Il
reste le premier d'entre eux, avec derrière, Marie-Claude Noël
et Patrick Papadato, eux aussi conseillers municipaux
sortants. Suivent Selim Kançal, le président départemental,
Cathy Lafon et Hervé Dugeny. Objectifs avoués ? « Obtenir en
cas de victoire plusieurs postes d'adjoints », et quoi qu'il
arrive, « être plus nombreux en position éligible que les
trois sortants que nous sommes ». Tel est le prix de la liste
commune qualifiée de « partenariat contractuel historique ».
C'est en effet la première fois à Bordeaux qu'il y a entente
entre les Verts et les socialistes. Cela tient, précise Pierre
Hurmic à la personnalité de la tête de liste, « On a en effet
davantage discuté avec Alain Rousset qu'avec le PS. » D'où
sans doute les états d'âme de Jean-François Berthou et
d'autres. Ne reste plus qu'à attendre la clôture des listes en
février, des rebondissements n'étant pas à exclure. Et pas
seulement à gauche.
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