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CONSEIL DE COMMUNAUTE
Comme on se retrouve !
Le Conseil de communauté a entériné, hier matin, la composition des commissions censées remplacer l'exécutif. Quinze présidents sur vingt-trois siégeaient au précédent bureau

Par : BENOIT LASSERRE


Les benjamins de la Communauté urbaine ont été une nouvelle fois mis à contribution pour dépouiller les votes sur la composition des commissions. Un dépouillement qui s'est fait dans la bonne humeur
(Photo Guillaume Bonnaud)

Les Verts ont-ils eu raison de refuser les deux présidences de commission que leur réservait l'accord gauche-droite consécutif à l'élection d'Alain Juppé au perchoir de la Communauté urbaine, le 5 avril dernier ? Une élection, rappelons-le, acquise grâce à deux voix (non identifiées) de gauche et qui a bouleversé les habitudes politiques de l'établissement.
Noël Mamère et ses cinq camarades avaient dénoncé dans ces commissions une sorte de reconstitution de ligue dissoute, y discernant un bureau bis et déguisé. Le fait est que, sur les vingt-trois commissions qui remplacent désormais et jusqu'à nouvel ordre l'exécutif communautaire, quinze présidents siégeaient comme vice-présidents au bureau de la précédente mandature autour d'Alain Juppé. Encore faut-il préciser que deux présidents, Jean-Pierre Turon, maire PS de Bassens, et Patrick Bobet, maire RPR du Bouscat, ont étrenné leur écharpe en mars dernier, et que leurs deux prédécesseurs étaient vice-présidents de la CUB.
Onze commissions seront présidées par le PS, dix par le groupe juppéiste Communauté d'avenir et deux par le PCF. Henri Houdebert (PS, Ambarès) retrouve les finances et Serge Lamaison (PS, Saint-Médard-en-Jalles), l'urbanisme. Ce dernier devrait également conserver la présidence du SYSDAU (schéma directeur de l'agglomération), mais la présidence déléguée de l'Agence d'urbanisme devrait passer du RPR Jean-Pierre Favroul au nouveau maire PS de Blanquefort, Vincent Feltesse. Alain Rousset présidera la commission évaluation des politiques communautaires et Michel Sainte-Marie, les relations internationales, tandis que Jean Touzeau s'occupera de l'environnement.
A droite, Bernard Seurot conserve les ressources humaines, Alain Cazabonne le tramway, son frère Didier la collecte et le traitement des déchets ménagers. La droite garde par ailleurs la présidence de l'OPAC Aquitanis avec Alain Juppé et un vice-président PS de Bordeaux-Métropole Aménagement et Bordeaux-Parc Autos avec Henri Pons. Ni ce dernier ni Hugues Martin ne présideront en revanche de commission, pas plus que Jacques Valade, mais ils redeviendraient vice-présidents de la CUB si jamais le bureau était officiellement reconstitué. Le maire UDF de Villenave-d'Ornon, Patrick Pujol, chapeautera le développement durable.

COUP DE GUEULE
D'HUGUES MARTIN
Enfin, pour le PC, Michel Broqua patronnera la commission politique des déplacements et Odette Eyssautier celle de l'administration générale. La parité n'est donc pas vraiment à l'ordre du jour puisqu'on ne compte que trois femmes. Outre Mme Eyssautier, Françoise Cartron (PS) présidera la commission communication et Véronique Fayet (Com. d'avenir), la commission habitat et politique de la ville.
Toutes ces présidences sont cependant encore à mettre au conditionnel puisque les commissions ne se sont pas encore réunies. Hier matin, un élu de droite n'excluait pas que la gauche, majoritaire dans les vingt-trois commissions, « fasse un coup de Jarnac » et rafle finalement toutes les présidences, en guise de monnaie à l'élection d'Alain Juppé. « Il est possible qu'il y ait chez eux un ou deux excités qui y pensent, déclare Hugues Martin, mais je n'y crois pas. Ce serait déclencer une nouvelle crise grave alors que la situation se normalise. »
Le premier adjoint d'Alain Juppé a quand même poussé un coup de gueule, hier matin, à l'occasion des enveloppes financières attribuées par l'administration aux différents groupes politiques (Communauté d'avenir, PS, PC, Verts). « Notre groupe compte 59 membrees sur 120 et ne perçoit que 38 % de l'enveloppe générale d'un montant de 155 000 francs », proteste-t-il. Alain Juppé a proposé d'en reparler lors du prochain Conseil de CUB, le 9 juillet. Ce serait quand même trop bête de se fâcher pour des problèmes d'argent.

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Bus : le déficit s'aggrave
Par : B. L.


La fréquentation des bus devrait augmenter lorsque les travaux du tramway auront démarré dans le centre ville et sur le pont de pierre
(Photo Fabien Cottereau)

C'est un défi de taille qui attend Pierre Brana. Le maire PS d'Eysines, désormais président de la commission transports collectifs hors tramway, va devoir avec ses collègues s'attaquer au déficit du réseau de bus qui, après avoir légèrement reculé ces dernières années, a explosé de 7,6 % entre 1999 et 2000.
Hier matin, le Conseil de CUB a donc entériné une nouvelle fois ce trou abyssal qui s'élève pour l'an dernier à plus de 459 millions de francs contre 426,6 MF en 1999.
Certes, les explications ne manquent pas. La fréquentation a diminué, 340 000 voyages ont été perdus en six jours de grève l'an dernier, l'application des 35 heures a entraîné des hausses de salaires et le prix du gazole a grimpé de 20 %. Par ailleurs, ce déficit global intègre une perte de recettes de 119 MF due aux mesures de gratuité en faveur des personnes en situation précaire.
Mais ces justifications ne convainquent pas les Verts qui s'abstiennent. Leur porte-parole, Gérard Chausset (Mérignac), estime surtout que le réseau de bus est victime des nombreux investissements routiers de la Communauté urbaine et de l'asphyxie automobile qu'ils ont déclenchée. « Le tramway ne résoudra pas tout et il faut capter une nouvelle clientèle pour les bus, autres que les étudiants, les personnes âgées et les chômeurs », ajoute Gérard Chausset.
Les communistes choisissent pour leur part de voter en faveur de la délibération, en estimant que « beaucoup de choses ont été réalisées ou lancées par la CUB et ne peuvent pas avoir encore produit leurs effets, comme le tramway ou le plan des déplacements urbains. »
De son côté, Gilles Savary (PS, Bordeaux) réitère sa proposition d'instaurer la gratuité totale sur certaines lignes pendant la durée des travaux du tramway. Une proposition qu'Alain Juppé accueille avec intérêt. Mais le président de la CUB demande par ailleurs à ses collègues de cesser « l'autoflagellation » « Nous avons le meilleur réseau de bus des villes dépourvues de tramway ou de métro » assure Hugues Martin, ancien président de la commission des transports. « Nous avons un bon réseau mais il faut qu'il soit plus fréquenté », ajoute Alain Juppé, qui rappelle les mesures destinées à améliorer l'attractivité du réseau, comme la mise en place de parcours Express supplémentaires sur la ligne SM, d'un réseau de soirée, de taxibus sur plusieurs communes, de la navette 68 entre le Lac et Lormont-Buttinière, sans oublier la navette fluviale entre Bordeaux et Lormont.
Une navette lancée en octobre 2000 et qui a transporté (le compte s'arrête au mois d'avril) près de 13 000 passagers, soit une moyenne journalière de 90 voyageurs et un taux de remplissage moyen de 6 %. Un score un peu décevant où il convient de noter que l'essentiel des passagers viennent de Lormont le matin et y repartent le soir.
Mais la CUB prévoit que « la fréquentation augmentera certainement lorsque les travaux du tramway auront démarré dans le centre ville et sur le pont de pierre. » Jean Touzeau, maire PS de Lormont, et Pierre Hurmic (Verts, Bordeaux) se sont faits les avocats de cette navette, le premier jugeant « qu'il ne faut pas se limiter à une seule approche budgétaire », le deuxième réclamant un effort de communication en faveur de la navette. Alain Juppé a annoncé que la navette fluviale était maintenue mais, comme pour les bus terrestres, il lui faudra séduire de nouveaux usagers.

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