CONSEIL DE CUB. Premier exercice budgétaire adopté à l'unanimité depuis 2002, en revanche, sur les investissements, les Verts ont marqué leur différence en s'abstenant
Ce ne fut pas un tonnerre, mais tout de même une salve d'applaudissements qui est venue saluer le vote du budget 2010 de la Communauté urbaine de Bordeaux. Au terme de la séance, Ludovic Freygefond, vice-président chargé des finances, confessait n'avoir jamais connu ça. De fait, depuis 2002, jamais un budget n'avait été voté à l'unanimité. Les finances vont plutôt bien, merci. 2010 sera à l'équilibre. L'assemblée s'est en revanche animée sur le plan d'investissement. C'est là que le long fleuve tranquille de la cogestion éprouve ses limites. Les priorités des uns n'étant pas celles des autres.
Le budget primitif dépasse la barre du milliard d'euros. Un excédent est même prévu : 0,85 million d'euros. L'endettement chute significativement et le recours à l'emprunt est sous contrôle. Mais le spectre de la suppression de la taxe professionnelle hante encore et toujours les esprits. Pour l'exercice à venir, les 356,4 millions d'euros qu'elle rapporte seront intégralement compensés. Alain Anziani (PS) a tout de même alerté : « On a eu très peur, moins peur maintenant. Mais nous risquons de perdre notre responsabilité fiscale. Et en 2015, nous passerons à un autre régime de compensation. Quel sera-t-il ? » L'avenir budgétaire reste donc pavé d'incertitudes.
Alain Juppé, le premier vice-président, a pris sa part dans la bonne santé financière, expliquant que l'institution était bien gérée. Et ce, « depuis de nombreuses années ». Il a toutefois titillé la majorité sur deux points : les enveloppes octroyées au handicap et les charges de personnel en légère augmentation. Sur ce dernier point, Mathieu Rouveyre (PS, Bordeaux) a signifié au maire que l'augmentation était peu ou prou identique dans sa commune.
Priorité aux transports
Il fallait aborder le volet investissement pour que les débats prennent du corps. La CUB table en effet sur un investissement de deux milliards d'euros pour la période 2010-2014. Priorité aux transports, avec 400 millions pour la troisième phase du tram, tram-train du Médoc (56,9 millions), LGV... La voirie sera également gourmande en crédits : 122 millions seront dévolus au pont Bacalan-Bastide.
Suivent ensuite l'urbanisme, l'assainissement de l'eau, ou encore le développement économique, avec notamment 11 millions pour l'aéroparc de Mérignac, 10 millions pour l'écoparc de Blanquefort ou encore 34 millions pour le Plan campus.
Sur ce volet, les Verts, membres de la majorité, ont allumé une modeste mèche. Gérard Chausset, vice-président aux Transports, a commencé par saluer les efforts faits pour les dits transports, en appelant d'autres de ses voeux. L'inverse eut été étonnant.
Et puis, difficile de parler investissement sans évoquer le grand stade et les 15 millions d'euros promis par la CUB. Il a évoqué l'opacité autour de ce dossier, poursuivant : « En plus de l'obole versée, la CUB devra financer le raccordement au tram. Les Girondins de Bordeaux ont les moyens de financer ce projet. » Dernière pique pour la route : il est revenu sur l'une de ses marottes : « Il faut nous mettre en ordre de marche pour que le service de l'eau passe en régie. » Affaire à suivre.
Divergences de convenance
Pierre Hurmic, Verts Bordeaux, y est également allé de son couplet en réclamant davantage d'efforts pour le logement social. Et s'est élevé contre les projets de lignes à grande vitesse. Quelques divergences de convenance, diront d'un ton docte la majorité socialiste, mais des divergences tout de même... Les alliés du PS dans l'exécutif départemental, se sont tous abstenus sur le volet investissement.
Ludovic Freygefond a tout de même tenu à préciser que les 15 millions promis pour le grand stade n'avaient d'autre réalité que la lettre d'intention adressée à la mairie de Bordeaux, « dans l'attente d'informations complémentaires sur ce projet ». Or il semble qu'elles se font rares. La subvention n'est pas inscrite au budget.
Vincent Feltesse a clos les débats sur le mode « i have a dream » : « L'agglomération bordelaise a une dynamique, nous avons la possibilité de la démultiplier. Une décennie bordelaise s'ouvre avec un rayonnement national, européen voire international ! »
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