Ils réclament un coup de rabot à Fontainieu

Les habitants du domaine de Fontainieu seront-ils entendus ? Pour l'heure, leurs relations avec la mairie se limitent à des échanges de correspondance courtois.

Que réclament-ils ? Une amélioration des conditions d'accès aux différentes résidences qui occupent ce secteur de la Glacière. Le site comprend principalement deux bâtiments de 28 logements chacun, une zone pavillonnaire de 54 maisons, soit environ une centaine de familles. Et une seule voie d'accès pour desservir le tout, située au carrefour entre la rue Bourdelle et l'avenue de Verdun.

Il y a un an, cette dernière, qui relie Bordeaux au centre-ville de Mérignac, a fait l'objet de travaux. La création d'une piste cyclable en site propre et d'une voie piétonne a entraîné un retrait de quatre mètres du mur d'enceinte de la propriété. Dans la foulée, l'entrée des résidences a été surélevée à hauteur de la piste cyclable.

C'est précisément là que le bât blesse. Car si la situation des cyclistes s'est améliorée, celle des automobilistes s'est en revanche passablement dégradée. « Ils ont fait une sorte de ralentisseur mais la pente est trop raide. Les voitures raclent fréquemment le sol. En attestent les traces sur le bitume », lâche Jean-Michel Lasserre, président de la copropriété du parc de Fontainieu. Pour éviter d'abîmer leur véhicule, les automobilistes s'engagent au ralenti, quasiment au pas, et plutôt de biais. « Il faut avoir les mains bien agrippées au volant, conseille un habitant. Sans cela, on risque l'embardée. » Le président de la copropriété relève le caractère accidentogène des lieux. « Jusqu'à présent, il n'y a eu que des petits accrochages, de la tôle froissée. Faudra-t-il attendre un accident plus grave pour réagir ? »

Claude Pérignon, président de l'association syndicale du lot 5, souligne le trafic dense de l'avenue de Verdun. « Aux heures de pointe, on peut attendre plusieurs minutes avant de s'engager. Le reste du temps, la vigilance doit rester de mise car les automobilistes circulent rarement à 50 km/h. » La suppression du tourne-à-gauche dans le sens Bordeaux-Mérignac n'aurait rien arrangé.

À chaque assemblée générale ou réunion de copropriétaires, la question revient sur le tapis. Que peut-on faire pour améliorer la situation ? Claude Pérignon et Jean-Michel Lasserre ont régulièrement fait part de leurs doléances à la mairie. Parfois, leur courrier a été suivi d'une réponse.

Ainsi, le 30 juin 2010, le maire assure que le problème soulevé sera inscrit à l'ordre du jour d'une prochaine commission des déplacements. Une instance au sein de laquelle siègent des représentants des services de la CUB et du commissariat de police. La suite ? Silence radio.

Le 4 octobre, Gérard Chausset, adjoint à l'environnement et aux déplacements, indique aux représentants du domaine de Fontainieu que « les travaux entrepris au carrefour respectent les normes réglementaires en vigueur ». L'élu ajoute que les véhicules ne doivent pas logiquement rencontrer de difficultés de circulation à cette intersection.

Cependant, une poignée de jours plus tard, le maire signe une nouvelle lettre dans laquelle il assure avoir saisi les responsables de la 5e circonscription de la CUB. « Pour répondre à votre souhait, j'ai également sollicité l'organisation d'une réunion sur site. »

Huit mois plus tard, les riverains attendent toujours sa tenue. Pour Claude Pérignon, la création d'un plateau surélevé sur Verdun, dans le prolongement du seuil d'entrée, résoudrait le problème d'accès, et limiterait du même coup la vitesse sur l'axe passant. Autre solution possible : raboter le ralentisseur au niveau de la chaussée et installer des panneaux stop à l'intention des cyclistes. Reste à examiner le coût d'un tel réaménagement.