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Vendredi 12 Février 2010

Le report à 2014 des travaux n'est pas que technique, il illustre aussi la controverse suscitée par ce projet

La D, un vieux ser pent de mer

La barrière du Médoc. C'est l'obstacle sur lequel a buté le projet pendant plus de trois ans, il a été franchi l'été dernier. (Photo Th. David)
La barrière du Médoc. C'est l'obstacle sur lequel a buté le projet pendant plus de trois ans, il a été franchi l'été dernier. (Photo Th. David)

«L'important n'est pas de savoir quand le premier coup de pioche sera donné, mais quand toute la ligne sera livrée. » Du Vincent Feltesse, président de la Communauté urbaine de Bordeaux, dans le texte. Au Taillan-Médoc, vendredi dernier, il a justifié aux habitants le report du calendrier des travaux de la quatrième ligne de tramway. Mais les a aussi rassurés. Depuis l'annonce du nouveau calendrier des travaux qui devaient initialement débuter l'an prochain, des doutes sont émis sur sa réalisation (lire ci-dessous).

« Le projet n'est pas remis en cause dans ses fondements », rassure également Gérard Chausset, vice-président de la CUB en charge des transports de demain. La ligne D partira bien de la place des Quinconces à Bordeaux pour aller jusqu'à Cantinolle à Eysines.

Révision du PLU nécessaire

Pour lui, ce report des travaux, qui va permettre au maire de Bordeaux de faire une campagne pour les élections législatives de 2012 sans rue Fondaudège en gruyère, est « surtout lié à des raisons techniques. Cela arrive d'ailleurs souvent pour de gros chantiers. Si on avait commencé l'an prochain, il y avait un risque de pagaille. » Pagaille que la collectivité a connue sur les précédents chantiers du tramway et qu'elle ne souhaite pas réitérer. La CUB va donc préparer le terrain en aménageant trois parkings (deux à Bordeaux, un au Bouscat) pour compenser les 550 places de stationnement perdues le long du tracé. Un devrait voir le jour à la place de Marie Brizard rue Fondaudège.

Au Bouscat, rien n'est encore décidé. Cet emplacement est lié au départ des concessionnaires qui ont émis le souhait de quitter le boulevard de l'automobile. Préparer ce départ s'annonce fastidieux. Lors du dernier Conseil municipal, le maire Patrick Bobet a expliqué que certains ne vendraient pas leurs terrains tant que le plan local d'urbanisme (PLU) ne serait pas révisé. Démarche qui prend beaucoup plus de temps qu'une simple modification du document d'urbanisme.

Village auto en stand-by

Certaines concessions sont situées dans des zones d'activités qui devraient passer en zones constructibles où le foncier se négociera alors à un prix bien plus élevé.

Les professionnels de l'automobile souhaitent déménager dans un village automobile. Bruges ou Eysines ? Sa localisation, à ce jour, n'est pas tranchée. La maire d'Eysines, Christine Bost, est réticente à les accueillir sur son territoire en front de rocade. Un terrain de 22 hectares est bien disponible à Bruges à proximité de la rocade, mais là aussi, il faudra réviser le PLU et trouver une solution réglementaire car il est situé dans la zone du Plan de prévention du risque inondation (PPRI).

Même si Le Bouscat ne devait pas être touché par les travaux avant 2014, les quatre années à venir ne seront pas de trop pour préparer ce déménagement. Certains élus locaux craignent même que ce délai soit trop court si la CUB veut tenir ses engagements en terme de stationnement.

Barrière difficile à passer

Ramasser les travaux en une seule tranche était aussi l'objectif premier de la CUB. Desservir le quadrant nord-ouest par un transport en commun en site propre a été évoqué dès 1997 par les élus communautaires. Les premières études préliminaires datent de 2004. La création de la ligne a été entérinée en 2007.

La contestation que ce projet a suscitée, rue Fondaudège et au Bouscat, n'a pas contribué à une réalisation rapide. « Quand nous avons décidé de réaliser un premier tronçon jusqu'aux boulevards, c'était pour désamorcer le dossier. Il fallait qu'il avance », raconte Gérard Chausset. D'où l'idée de saucissonner le chantier.

C'était le 27 avril 2007. À cette époque, les élus du Bouscat veulent que le tramway desserve leur commune mais refusent qu'il passe par l'avenue de la Libération. Suite aux diverses études menées et tractations politiques en coulisses, l'écueil de la barrière du Médoc a finalement sauté. Mais cela aura pris plus de trois années. « Aujourd'hui, nous sommes sûrs de réaliser la ligne sur tout son tracé. Il était donc plus logique qu'un seul maître d'oeuvre dirige tout le chantier », poursuit le vice-président.

Un nouvel appel d'offres va donc être lancé. Les travaux devraient être ramassés sur deux années et demi, « si nous pouvons multiplier les fronts de travaux sur le parcours », précise-t-il.

La rapidité du chantier dépendra aussi des finances de la CUB. En reportant les travaux, cela va lui permettre de lisser le financement de la ligne D. Mais le coût global restera le même : 180 millions d'euros, sans compter les à-côtés qui seront inhérents à sa construction.

Entre déception et désirs de remise à plat

Pour ou contre le tracé de la future ligne D, associations et collectifs ont exprimé de nombreuses réactions suite au report des travaux, annoncé fin janvier par la CUB. En voici un résumé, non exhaustif.

La première réaction de Oui au tram qui soutient de pied ferme cette ligne, a été épidermique. L'association déplore « une décision incompréhensible de la CUB ». Et de déplorer la lenteur du projet. « Rappelons une évidence : 150 000 personnes attendent le tram dans le quadrant nord-ouest, zone oubliée en matière de transport par les élus de la CUB. Le sondage Ifop du 26 août 2009 montre que 95 % des citoyens interrogés sont favorables à la création de la ligne D de tramway. »

Même déception de la part du délégué régional de la Fédération des associations des usagers des transports (FNAUT), Guy d'Arripe : « Le tram bordelais est devenu un succès indéniable, il est payé par tous et réclamé partout pour le progrès qu'il a amené dans les déplacements quotidiens et la qualité de vie qui s'en suit Les habitants de Bordeaux, Caudéran, Le Bouscat, Le Haillan, Eysines, Saint-Médard, Le Taillan, Bruges ou Saint-Aubin ne doivent pas devenir des laissés pour compte. »

Les opposants au passage de la ligne par la barrière du Médoc, dont certains ont déposé des recours gracieux contre le projet, d'autres au tribunal administratif, réclament de reprendre le projet à zéro. « Ce report ne semble pas uniquement dû au prétexte de travaux préalables et moins encore à de petites manoeuvres politiciennes. Il est sans doute aussi le point de départ de la remise à plat d'un tracé qui ne répond pas aux besoins en déplacements de la majorité des habitants de ce quadrant nord-ouest », estime Marc Guion de Méritens, président du comité de quartier de Caudéran. L'association Tram en jalles réclame elle aussi de « revenir au point de départ et d'aller vers les premières orientations ». Orientations qui prévoyaient deux fourches à partir des boulevards, une ligne allant vers Saint-Médard, l'autre vers Eysines.

Auteur : Laurie Bosdecher
l.bosdecher@sudouest.com

Tags : Bordeaux Politique Collectivités locales Hommes politiques Ville et urbanisme eysines le bouscat bruges
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