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Jeudi 16 Avril 2009 | Saint Benoît-Joseph
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Jeudi 16 Avril 2009

L'EAU À MÉRIGNAC, COMMUNES
LES EXPLICATIONS DES ÉLUS.
Comment les élus engagent la maîtrise des dépenses de fonctionnement

Les maires font la chasse au gaspillage

Parc Mandavit à Gradignan. En 3 ans, la ville a diminué de moitié sa facture d'eau. (Photo Laurent Theillet)
Parc Mandavit à Gradignan. En 3 ans, la ville a diminué de moitié sa facture d'eau. (Photo Laurent Theillet)
Parc Mandavit à Gradignan. En 3 ans, la ville a diminué de moitié sa facture d'eau. (Photo Laurent Theillet)
Parc Mandavit à Gradignan. En 3 ans, la ville a diminué de moitié sa facture d'eau. (Photo Laurent Theillet)
Parc Mandavit à Gradignan. En 3 ans, la ville a diminué de moitié sa facture d'eau. (Photo Laurent Theillet)
Parc Mandavit à Gradignan. En 3 ans, la ville a diminué de moitié sa facture d'eau. (Photo Laurent Theillet)
Parc Mandavit à Gradignan. En 3 ans, la ville a diminué de moitié sa facture d'eau. (Photo Laurent Theillet)
Parc Mandavit à Gradignan. En 3 ans, la ville a diminué de moitié sa facture d'eau. (Photo Laurent Theillet)

Evidemment, il est toujours possible de demander aux élus de baisser d'abord les impôts locaux, ce qui ne s'est guère, ou pas, produit depuis le début de la décentralisation. Les plus grincheux trouveront toujours à réclamer plus de chasse aux indemnités, aux représentants locaux du peuple, sans vraiment connaître le ratio « revenu sur temps consacré aux autres » d'un maire d'une commune de 20 000 habitants ou de son adjoint à la vie associative ou aux quartiers.

La réalité budgétaire des communes est plus simple. Leurs charges et responsabilités sont chaque année de plus en plus lourdes. Les dotations de l'État sont au mieux à la stabilité compte tenu de l'inflation. La dette doit être remboursée. Et les services demandés ou offerts à la population sont plus nombreux surtout en temps de crise. Alors...

Les flottes automobiles

Place aux économies de fonctionnement. Plus rien n'échappe au contrôle des élus, de leurs directeurs ou de leurs services des finances. Finie la gabegie, exit les dépenses inutiles, haro sur les consommations.

La gestion de nos communes n'est pas encore exemplaire en tout point, loin s'en faut, mais les élus ont lancé la chasse au gaspi. « Nous allons désormais chercher dans tous les coins », résume, avec le sens de la formule, Alain Labouyrie. Il est le directeur général des services de Floirac. Cette commune de 16 000 habitants vient de voter un budget sans augmentation des taux. Première explication : l'amélioration des recettes. Des entreprises en zone franche payent désormais l'impôt foncier bâti dont elles étaient jusque-là exonérées. Les nouvelles constructions et les extensions génèrent aussi un plus fiscal. Mais la municipalité surveille désormais ses dépenses comme le lait sur le feu. Elles n'excèderont pas une faible hausse de 1,46 %, moins vite que les seules dépenses de personnel. Une performance.

Floirac surveille ses consommations d'eau, ou de téléphone avec plus de rigueur. La ville lorgne maintenant sur les gaspillages de son parc automobile - 60 voitures sans les camions et autres engins municipaux - et bénéficie des retombées financières positives de son investissement, mutualisé avec Cenon, dans une nouvelle cuisine centrale. « Notre cabinet conseil en finances nous a orientés, fin 2007, vers un prêt sur 15 ans à taux fixe de 2,5 %. Nous avons dû nous décider en 1 heure » raconte Alain Labouyrie. Juste avant le déclenchement de la crise des subprimes. Bien joué.

L'externalisation

Le Bouscat est aussi fier de ne pas avoir cédé à la tentation de l'augmentation des taux qui demeurent inchangés depuis 13 ans. La ville qui est peu endettée ne lance pas cette année les gros investissements annoncés sur la mandature, sur la médiathèque et la salle de sport Jean-Jaurès. Ses effectifs municipaux sont stables depuis 2003. Certains postes ne sont pas remplacés lors des départs à la retraite, comme partout.

L'externalisation vers des sociétés privées pour l'entretien du matériel n'est pas exclue. « Mais nous garderons l'entretien des espaces verts » annonce Bernard Junca, premier-adjoint au maire. La ville vient de confier à un prestataire extérieur la gestion de ses chaufferies. « Notre prestataire s'engage sur une baisse de 20 % de nos consommations », poursuit l'élu. Et s'apprête à signer avec EDF, Gaz de Bordeaux et la Lyonnaise des eaux des conventions visant à réduire drastiquement les consommations : « Au budget primitif 2008, les dépenses énergétiques font un bond de 12,18 % » estime Alain Zimmerman, l'adjoint aux finances.

Le levier énergétique apparaît souvent comme le plus pertinent. Avec des arrosages restreints et à la demande, Gradignan a réduit de 45 % sa facture d'eau de 2006 à 2008. Et de 65 % le seul coût de ses illuminations de Noël en remplaçant ses ampoules. Artigues prend à son tour le chemin des économies d'eau, récupérant l'eau de pluie, traquant les fuites et gérant mieux l'arrosage municipal.

« Nous équiperons aussi tous les éclairages de nos 74 lotissements de lampes de 70 watts contre 125 watts aujourd'hui ». Patrick Porcheron, adjoint au maire d'Artigues en charge de l'environnement annonce aussi la baisse d'intensité, la nuit, des éclairages sur les voiries principales de la commune. Comme à Saint-Aubin, Mérignac ou Gradignan. La chasse au gaspi est bel et bien ouverte dans les communes de l'agglomération.

Gérard Chausset,

adjoint au maire de Mérignac à l'environ-nement

« Nous avons démontré que les Verts n'étaient pas que de doux rêveurs. Et que l'application de nos principes était aussi bonne pour nos finances.

Nous avons économisé de fortes sommes sur l'eau. Nous investissons aujourd'hui dans l'éclairage public. On peut baisser de moitié nos consommations en 5 ans.

On doit aussi changer notre façon d'aménager les espaces publics, notamment les espaces verts ainsi que les flottes de véhicules.

Autant de pistes d'économies qui permettront de financer de nouveaux services à la population. »

Françoise Cartron,

maire d'Artigues-près-Bordeaux

« Nous avons obligation de faire la meilleure utilisation possible de l'argent public. Il se trouve que cet impératif rejoint les préoccupations de développement durable. Nous avons engagé une démarche d'Agenda 21.

Nous commençons à mieux isoler nos bâtiments, à traquer les fuites d'eau, les dépenses d'éclairage public excessives dans nos lotissements.

C'est un travail de longue haleine qui donnera des résultats significatifs d'ici à la fin du mandat. Nos collectivités doivent aussi donner l'exemple pour nos concitoyens. »

50 000

euros ont été investis à Mérignac entre 2003 et 2008 dans des compteurs d'eau, du matériel hydro-économe (économiseurs d'eau, boutons pressoirs dans les écoles...) et des pluviomètres pour permettre d'arroser juste à temps.

550 000

euros ont été économisés en 6 ans par la ville de Mérignac alors que dans le même temps ses besoins en eau augmentaient de l'ordre de 20 % et que le prix de l'eau augmentait d'environ 10 % au cours de la même période.

72

bâtiments municipaux sur 100 sont équipés en matériels économiseurs d'eau.

330 000

euros, c'est le montant de la facture d'eau réglée par la Ville de Mérignac en 2008. Elle était de 423 000 euros en 2003 lorsque la politique de recherche d'économies a été lancée par les élus. À titre de comparaison, la facture annuelle des consommations de la Ville s'élevait à 481 000 euros en 1997.

Michel Labardin,

maire de Gradignan

« La recherche d'économies de fonctionnement est récurrente à Gradignan qui n'a pas de grandes marges de manoeuvre financières. Dans un environnement financier communal de plus en plus contraint, avec des dotations venues de l'État qui au mieux stagnent, cet exercice devient plus que jamais nécessaire.

Nous avons agi sur nos consommations d'eau, sur le chauffage et sur les illuminations de Noël

Nous sommes aussi très attentifs à l'évolution de nos dépenses de personnel mais notre culture n'est pas celle de l'externalisation. »

Auteur : Jean-Bernard Gilles
jb.gilles@sudouest.com

Tags : Bordeaux Economie Finance Consommation Energie Entreprises floirac cenon le bouscat gradignan mérignac
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